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Revue HEL
OUVRAGES PUBLIES PAR NOS COLLABORATEURS (depuis 2000)
 

Léon, Jacqueline, Histoire de l'automatisation des sciences du langage, Lyon, ENS éditions, 2015, 218 p., ISBN 978-2-84788-653-5, prix : 19 euros.

Cet ouvrage, consacré à l'histoire de l'automatisation mathématisation des sciences du langage, se situe en histoire et épistémologie des sciences du langage. Il s'inscrit dans l’histoire du récent. Deux moments sont distingués : la traduction automatique dans les années 1950, et les études sur corpus informatisés dans les années 1990 avec le développement inédit des ordinateurs. La traduction automatique, issue des sciences de la guerre, a été conçue comme technologie de guerre froide aux États-Unis pour fournir des traductions en série des travaux soviétiques. Elle a été conçue en dehors de la linguistique. L’ouvrage s’attache à montrer, selon une approche comparative, comment les sciences du langage ont intégré cette technologie pour amorcer leur automatisation. Cette intégration revêt diverses formes selon les traditions culturelles et linguistiques des pays impliqués (États-Unis, ex-URSS, Grande-Bretagne et France). Les études sur corpus au contraire se situent dans la continuité de thématiques familières aux sciences du langage, notamment l’étude des textes, écrits et oraux, et du lexique. Informations complémentaires :
http://catalogue-editions.ens-lyon.fr/fr/livre/?GCOI=29021100891390

Benveniste, Emile, Langues, cultures, religions, Edition et introduction de Chloé Laplantine et Georges-Jean Pinault, Limoges, Lambert-Lucas, 2015, 380 p., ISBN 978-2-35935-099-9, prix : 30 euros.

Émile Benveniste a longtemps partagé son temps entre le Collège de France, où son cours a donné naissance aux articles des Problèmes de linguistique générale I et II (1966 et 1974), et l’École Pratique des Hautes Études, où son cours a donné naissance aux articles ici réunis… Frédéric Deloffre disait en 68 : « Je ne comprends pas cette histoire de linguistique générale. Existe-t-il une langue générale, dont on pourrait faire la science ? Non, il n’existe que des langues particulières, dont on ne peut faire que des linguistiques particulières. » C’est de ces linguistiques particulières que parlent les 34 articles (1930-1968) recueillis dans le présent volume. Table des matières

 

Bédouret-Larraburu, Sandrine & Chloé Laplantine (eds), Emile Benveniste : vers une poétique générale. Presses Universitaires de Pau et des Pays de l’Adour, collection Linguiste et littérature 2, 2015, 234 p., ISBN 2353110592, prix : 20 euros.

Émile Benveniste (1902-1976), grand linguiste français du xxe siècle, spécialiste avant tout du domaine indo-européen et auteur d’une linguistique générale qui reste un fondement pour la réflexion sur le langage et les langues, s’est intéressé toute sa vie au langage poétique. Cet intérêt apparaît ponctuellement dans ses travaux sur le langage, les langues et cultures ou encore dans quelques textes plus « littéraires ». Ses travaux de linguistique générale ouvrent déjà, en eux-mêmes, sur le problème du langage poétique, et permettent de faire du poème un champ de réflexion possible pour le linguiste. On sait maintenant, grâce à la publication de ses manuscrits sur « la langue de Baudelaire », qu’il avait engagé l’écriture d’un important travail critique sur cette question : « La théorie de la langue poétique est encore à venir . Le présent essai a pour but d’en hâter un peu l’avènement ».
Ce volume cherche à mettre en regard les travaux inachevés, parvenus jusqu’à nous sous forme de notes manuscrites, avec les Problèmes de linguistique générale. Il constitue les actes du colloque « Émile Benveniste et la littérature » qui s’est tenu en avril 2013 à Bayonne. Les contributions rassemblées ici questionnent de manières diverses le rapport d’un linguiste avec le langage poétique, ses méthodes d’investigation, ses préoccupations terminologiques, et poursuivent en même temps, avec lui, la recherche actuelle d’une poétique.

 

 

Barton, Johan, Donait françois, édition de Bernard Colombat, Paris, Classiques Garnier, 2014, 223 p., ISBN 9782812428449, prix : 32 euros.

Le Donait français est considéré comme la première grammaire française. Destiné à apprendre aux Anglais le «doux français» de Paris, il est en fait rédigé en anglo-normand. Il traite successivement, des lettres et des règles phonétiques, des «accidents» des parties du discours, et des parties du discours.

Table des matières http://www.classiques-garnier.com/editions-tabmats/BcaMS01_tabmat.pdf

 

 

Mauger, Claude, Grammaire françoise. French Grammar, édition de Valérie Raby, Paris, Classiques Garnier, Série Grammaires françaises des XVIIe et XVIIIe siècles 1, 2014, 651 p., ISBN 978-2-8124-2853-1 (br.), prix : 59 euros.

La Grammaire françoise de Claude Mauger est un des manuels de français langue étrangère les plus diffusés du 17e siècle. Cet ouvrage composite est exemplaire du type d’objets techniques alors conçus pour délivrer l’ensemble des savoirs linguistiques utiles à la maîtrise du français. Table des matières en ligne

 

 

Archaimbault, Sylvie, Jean-Marie Fournier & Valérie Raby, eds., Penser l'histoire des savoirs linguistiques. Hommage à Sylvain Auroux, Lyon, ENS éditions, 2014, coll.: Langages, 716 p., ISBN 9782847884173, prix : 29 euros.

L'ouvrage dresse l’état des lieux d’un domaine de recherches, celui de l’histoire et de l’épistémologie de la linguistique, qui s’est fortement développé depuis ces trente dernières années. Une cinquantaine d’articles variés, dédiés à des langues comme à des périodes diverses, sont ici réunis dans un hommage à Sylvain Auroux, philosophe et historien des sciences du langage, qui a construit l’armature tout à la fois intellectuelle, méthodologique et institutionnelle de ce champ. Au-delà des informations précises ici rassemblées, le lecteur trouvera également l’occasion de réfléchir à la place de la linguistique dans les sciences humaines, et dans les sciences en général.
Préambule
Publications de Sylvain Auroux
Note éditoriale : Sylvain Auroux et la collection Langages, bilan et perspectives • B. Colombat
L'externalisme appliqué : penser, construire • J. Deschamps
Première partie. Histoire, épistémologie, langage
L'invention linguistique de la « préhistoire » • C. Blanckaert
Esquisse d'une lecture kuhnienne de l’histoire de la tradition grammaticale arabe • D. Kouloughli
À quoi bon l’histoire ? Aporie des frontières et illusions monistes • D. Samain
Histoire, philosophie, langage : le problème de l’intentionnalité • J. Guilhaumou
Le seuil du langage. Intersections épistémologiques à l’époque du comparatisme • L. Formigari
Localisme et théorie des cas • J.-M. Fortis
Positivismes et positivité en linguistique • C. Puech
Language in its own image: on epilinguistic and metalinguistic knowledge • T. J. Taylor
La linguistique de l’écouteur entre cerveau et esprit : une stratégie pour un futur prochain • F. Albano Leoni
Sur la « grammaire publique » du sujet parlant • F. Lo Piparo
Catégorisation et conceptualisation : « évidentialité » et médiativité • Z. Guentchéva
Mathématiser et formaliser les concepts de la linguistique • J.-P. Desclés
La « perpétuité » de la langue française : horizon de rétrospection et horizon de projection • H. Merlin-Kajman
La contribution des bases de données spécialisées à la recherche en histoire des théories linguistiques : deux exemples • B. Colombat
D’une « Corse » à l’autre : quelques étapes d’un parcours de Sylvain Auroux • S. Fisher
Deuxième partie. Grammatisations, outillages et descriptions des langues
Les langues du continent africain : les avatars d’une classification • E. Bonvini
Signes et idées dans deux traditions : la Chine dans les théories linguistiques des Lumières et les Lumières en Chine • G. Hassler
Snapshots of the Tamil scholarly tradition • J.-L. Chevillard
Les grammairiens indiens du sanskrit et le sens des mots • É. Aussant
Les gloses en yiddish ancien, de la lexicographie à la grammaire • J. Baumgarten
Ibn Khaldoun et la question de l’historicité de la tradition grammaticale arabe • J.-P. Guillaume
Principes et pratiques dans la conception politique de la langue en France au XVIIe siècle • D. A. Kibbee
« Nous sommes plus exacts en nostre langue, & en nostre stile, que les Latins » : la représentation du latin chez les remarqueurs français au XVIIe siècle • W. Ayres-Bennett
Retour sur la grammatisation : l’extension de la grammaire latine et la description des langues vulgaires • J.-M. Fournier et V. Raby
Outils et boites à outils pour « la langue française » • F. Mazière
L’organisation des grammaires françaises et l’étude de la forme des mots dans la première moitié du XIXe siècle • B. Bouard
Disciplinarisation et outillage de l’espace linguistique en France, 1875-1925 • C. Klippi
Tratamiento de la sintaxis en gramáticas españolas del último tercio del siglo XVIII • J. J. Gómez Asencio
La sintaxis española del siglo XVIII : entre la tradición y la modernidad • R. Sarmiento
The Doctrine of the Particles in Early Modern English Grammar • D. Cram
La enseñanza de las primeras letras en la puesta en marcha de un sistema estatal moderno: el Método de lectura gradual (Valparaíso, 1845) de Domingo Faustino Sarmiento • E. N. de Arnoux
Hacia una historia de la lingüística en la Argentina: la Biblioteca de Dialectología Hispanoamericana • 1930- 1949 • G. Toscano y García
Instruments linguistiques et langue nationale : un événement au Brésil au XIXe siècle • E. Guimarães
L’ordre des mots et la langue brésilienne • E. P. Orlandi
A inversão de português-tupi para tupi-português nos dicionários bilíngues • J. H. Nunes
El funcionamiento social de las tecnologías lingüísticas: Apuntes sobre la escritura en guaraní en la Provincia Jesuítica del Paraguay • C. Rodríguez-Alcalá
Troisième partie. Histoires et singularités
Deux méprises (et demie) à propos de Saint Augustin et le temps • S. Vecchio
Les Médiévaux et Port-Royal sur l’analyse de la formule de la consécration eucharistique • I. Rosier-Catach
Comment bien traduire en allemand : Schottel et la quête de la Grundrichtigkeit • C. Lecointre
Claude Buffier : examiner les préjugés, concevoir un plan nouveau • S. Delesalle
Pourquoi Humboldt ? • J. Trabant
Mixail Lomonosov, lecteur de l’Encyclopédie • S. Archaimbault
Le monde perdu de Nikolaj Marr : un philosophe du langage du XVIIIe siècle dans la Russie stalinienne • P. Sériot
Michel Bréal : mettre l’homme dans la langue • B. Nerlich
Salient scholars. Michel Bréal and his Dutch connections • J. Noordegraaf
Saussure, la syllabe, et la linéarité du signifiant • M. Dominicy
Meillet devant la linguistique contemporaine • H. Bat-Zeev Shyldkrot
La phonétique au féminin au début du XXe siècle : Louise Kaiser (1891-1973) et l’Italie • E. Galazzi
La théorie des traits distinctifs de Jakobson : transferts et convergences entre mathématiques, ingénierie et linguistique • J. Léon
Postface : Pour saluer Sylvain Auroux • J.-C. Chevalier
Annexes
Index nominum
Index rerum
Tabula gratulatoria.

 

Toutain, Anne-Gaëlle, La rupture saussurienne : l’espace du langage, Louvain-la-Neuve, Academia, 2014, 394 p., coll. Sciences du langage : carrefours et points de vue, 11, ISBN 978-2-8061-0145-7, prix : 44 euros.

Cet ouvrage propose une lecture radicalement nouvelle de la pensée saussurienne, fondée sur la reconnaissance de la distinction entre langue et idiome instaurée par la théorie saussurienne de la langue. Cette distinction, qui a été recouverte par l’ensemble de la linguistique postsaussurienne, ouvre l’espace du langage comme espace de théorisation, et cette lecture de Saussure donne ainsi lieu à une reconsidération des rapports entre linguistique et psychanalyse ainsi que de la question de la neurolinguistique.

Table des matières en ligne

Testenoire, Pierre-Yves, Ferdinand de Saussure à la recherche des anagrammes, Limoges, Lambert-Lucas, 2013, 350 p., ISBN 978-2-35935-048-7.

La recherche de Ferdinand de Saussure sur les anagrammes poétiques (1906-1909) a depuis sa découverte dans les années soixante alimenté des entreprises théoriques fort diverses. De Jakobson à Lacan, de Starobinski à Kristeva, de Derrida à Baudrillard, l’anagramme saussurien a connu une postérité brillante, vivace et polymorphe. La productivité du concept révèle aussi le flou dans lequel est tenu le travail saussurien. Cinquante années après les premières publications fragmentaires, il reste entouré de mystère, les textes qui le consignent demeurant dans l’ensemble inédits. Déterminer les enjeux épistémologiques de cette recherche sur la base d’une publication (F. de Saussure, Anagrammes homériques, Limoges, Lambert-Lucas, 2013), telle est l’ambition du présent ouvrage.
Historique et méthodique, l’enquête permet une analyse précise des recherches de Ferdinand de Saussure sur le texte de l’Iliade et de l’Odyssée. De nouveaux aspects de son questionnement affleurent, alors que d’autres s’enrichissent, au carrefour de la philologie, de la linguistique et de la poétique.
Url de référence : http://www.lambert-lucas.com/ferdinand-de-saussure-a-la

Grondeux, Anne, À l'école de Cassiodore. Les figures « extravagantes » dans la tradition occidentale, Turnhout, Brepols, 2013, coll.: Corpus Christianorum Lingua Patrum (CCLP 7), 388 p., ISBN 9782503549019, prix: 170 euros HT.

L'étude des figures employées par Cassiodore dans son Expositio psalmorum et de leur postérité répond à plusieurs questions, celle de la constitution, au VIe siècle, d'une terminologie savante qui puise à des sources grecques, celle de la transmission d'une branche du savoir antique au Moyen Âge, celle enfin du rôle des figures dans l'exégèse. De même que les arts libéraux se voulaient alors au service de l'exégèse, l'histoire de ces disciplines peut en effet aujourd'hui servir à celle de l'exégèse. De Cassiodore à Lanfranc, Manegold, Anselme de Laon, Bruno le Chartreux et Pierre Lombard , l'étude de figures utilisées pour commenter l'Écriture fait apparaître les liens entre certains commentaires mediévaux, car le recours à un vocabulaire spécialisé trahit des filiations, et jette un éclairage nouveau sur certains problèmes d'attribution. Elle met aussi en lumière les sources autres qu'exégètiques auxquelles certains maîtres ont eu recours, en liaison avec les commentaires de poètes antiques enseignés dans les écoles et la grammaire de Priscien. Elle révèle une double dynamique de remploi sélectif de la terminologie antique et de renouvellement original, ainsi qu'un va-et-vient entre arts libéraux vers l'exégèse, puisque cette terminologie se trouve partiellement récupérée par les grammaires à partir du XIIe siècle.

Saussure, Ferdinand de, Anagrammes homériques, Edition et présentation de Pierre-Yves Testenoire, préface de Daniele Gambarara, Limoges, Lambert-Lucas, 2013, 450 p., ISBN 978-2-35935-047-0, prix : 60 euros.

Ferdinand de Saussure développe en 1906 l’hypothèse d’un principe de composition des poésies anciennes : l’anagramme. Il y consacre, trois ans durant, plus d’une centaine de cahiers manuscrits sans en publier une ligne. Ces travaux, découverts dans les années soixante, ne sont connus depuis que par des extraits. Qualifiés tantôt de géniaux, tantôt de délirants, ils restent, faute de réelle édition, largement méconnus. Anagrammes homériques vient combler cette lacune. Établie selon des principes philologiques, la présente édition contient la totalité des textes connus relatifs aux anagrammes dans la poésie homérique ; elle donne pour la première fois accès à un corpus cohérent de travaux de poétique de Ferdinand de Saussure. Réunissant vingt-quatre cahiers et quelques feuillets séparés, elle permet de comprendre l’élaboration et les développements progressifs de l’hypothèse anagrammatique. L’analyse minutieuse des vers de l’Iliade et de l’Odyssée tente de saisir le travail vocal à l’œuvre dans la fusion poétique – nouveau versant de l’entreprise linguistique et poéticienne de Saussure. http://www.lambert-lucas.com/anagrammes-homeriques

Kessler-Mesguich, Sophie, Les études hébraïques en France, de François Tissard à Richard Simon (1508-1680), Avant-propos de Max Engammare, Genève, Droz, 2013, coll.: Travaux d'Humanisme et Renaissance, xiv, 314 p., ISBN 978-2-600-01641-4, prix : 60 CHF.

Sophie Kessler-Mesguich nous a quittés trop tôt, beaucoup trop tôt (8 février 2010), sans avoir eu le temps de donner la mesure de tout ce qu’elle connaissait de la grammaire historique de l’hébreu, sans avoir pu achever cette grammaire de l’hébreu moderne qui était devenue son dessein majeur. Elle n’avait jamais publié sa thèse de doctorat, soutenue le 19 décembre 1994 à l’Université de Paris VIII, voulant constamment la parfaire. Cette thèse, Les études hébraïques en France, de François Tissard à Richard Simon (1510- 1685), n'a pourtant pas pris une ride et il était indispensable de la publier. Une double compétence est exigible pour quiconque souhaite étudier les grammaires de l’hébreu en France au seizième siècle : une maîtrise de l’hébreu (et de l’araméen) et une familiarité érudite du latin linguistique de la Renaissance. Sophie Kessler-Mesguich avait acquis ces deux compétences. Personne avant elle n’avait si bien présenté et analysé l’œuvre de François Tissard, la publication de son Alphabetum Hebraicum et de sa Grammatica Hebraica, ayant identifié toutes les sources de Tissard. Qui est capable de reprendre un tel travail et de nous montrer que c’est en helléniste que Tissard a approché la langue hébraïque et utilisé la grammaire de Qimhi? On peut formuler une question identique avec Sante Pagnini et ses Hebraicarum institutionum libri quatuor de 1526. Sophie Kessler-Mesguich a ainsi établi que le premier livre des Institutiones Hebraicæ est “remarquable par sa précision, tant dans la description phonétique que dans les transcriptions”. Quant au deuxième livre, consacré au nom et au pronom, l'auteur montre que Pagnini s’appuie à la fois sur le Mikhlol de David Qimhi et sur le Ma‘aseh ’Efod. Tout au long de ce livre, le spécialiste comme le débutant sont éclairés et nourris, très souvent conquis.
Le sommaire complet est disponible chez l'éditeur :
http://www.droz.org/fr/5856-9782600016414.html#/support-livre_reli%C3%A9

Fournier, Jean-Marie, Histoire des théories du temps dans les grammaires françaises, Lyon, ENS Editions, 2013, coll.: Langages, 332 p., ISBN 978-2-84788-311-4, prix: 29 euros.

Ce livre est une monographie sur l'histoire des théories du temps grammatical dans les grammaires françaises composées entre le XVIe et la fin du XIXe siècle. Il s’inscrit dans le champ de l’histoire et de l’épistémologie des idées linguistiques. La mise en série des chapitres consacrés au temps dans les grammaires de la tradition française fait apparaître une remarquable continuité dans l’élaboration et la diffusion du savoir au cours de cette période. C’est la thèse principale défendue par ce livre, qui résulte elle-même des choix qui ont présidé à l’établissement du corpus : non pas quelques textes représentatifs des changements les plus significatifs, mais l’établissement d’une série présentant une granularité assez fine pour saisir toute la complexité des mouvements du changement. Le point de départ dont se saisissent les premiers descripteurs des langues modernes est l’appareil théorique hérité des latins, principalement celui développé par Priscien. Ce cadre initial est ensuite aménagé et complété par les grammairiens du français dans leur effort pour rendre compte des données du vernaculaire. Au sein du foisonnement impressionnant d’innovations suscité par l’exploration du champ de la sémantique verbale, la contribution de Port-Royal (1660) se distingue par sa portée. Les Messieurs réduisent en effet le modèle descriptif à un dispositif combinatoire permettant le repérage des événements dans un référentiel comportant un nombre fini de critères. Il en résulte une géométrisation de la sémantique temporelle dont les auteurs au cours des siècles suivants revendiquent le caractère formel, testent l’efficacité descriptive ou discutent la validité, jusque dans les grammaires générales les plus tardives du XIXe siècle, et au-delà chez des auteurs qui en recueillent l’héritage comme Jespersen et Reichenbach.

 

 

 

 

Priscien, Grammaire : Livres XIV, XV, XVI - Les invariables édition de Marc Baratin et Bernard Colombat, Paris, Vrin, 2013, coll.: Histoire des Doctrines de l'Antiquité Classique ; 44 328 p., ISBN 9782711625000, prix : 18.05 euros.

Le groupe Ars grammatica poursuit, avec les livres 14 à 16, la traduction, jusqu’alors inédite, de l’Ars Prisciani, somme de la grammaire antique écrite à Constantinople au début du VIe siècle. Ces livres sont consacrés aux parties du discours invariables : la préposition (livre 14), l’adverbe et son appendice l’interjection (livre 15), la conjonction (livre 16). Les problèmes linguistiques soulevés (définition, sémantisme et fonction de ces invariables) traversent toute l’histoire de la grammaire antique : Priscien en propose l’ultime version qui constituera le plus souvent le socle de la réflexion médiévale, voire de la grammaire classique. La traduction de ces livres montre dans le détail les difficultés rencontrées par le grammairien : comment classer ces formes d’invariables? comment les répartir entre les différentes catégories? quels critères employer pour justifier cette répartition? quelle langue de référence adopter? quels exemples (littéraires ou forgés) choisir? L’élaboration de cette description peut être ainsi suivie dans chacune de ses étapes et de ses dimensions – avec en arrière-plan la constante confrontation du matériel linguistique latin avec le grec : plus que tout autre en effet dans la grammaire antique, Priscien conçoit la grammaire dans une perspective de comparaison entre les deux langues.

 

 

Lallot, Jean, Etudes sur la grammaire alexandrine, Paris, Vrin, 2013, coll.: Textes et traditions, 392 p., ISBN 978-2-7116-2462-1

Après avoir emprunté leur alphabet aux Phéniciens, les Grecs ont inventé la grammaire, qui est au départ l’art des lettres, grammata : la grammatikè technè de Platon est la maîtrise de la lecture et de l’écriture. Mais la grammaire élémentaire, domaine du maître d’école (grammatistès), a progressivement élargi ses ambitions pour devenir l’étude savante des œuvres écrites et de la langue (grecque) – c’est le domaine du grammatikos. Dans le sillage des philosophes précurseurs (Platon, Aristote, les stoïciens), c’est en grande partie à Alexandrie que des générations de grammairiens ont donné corps et conféré une autonomie à la nouvelle discipline. On peut situer chronologiquement leur activité entre le IIIe -IIe siècle avant J.-C., époque des savants philologues de la grande Bibliothèque – au premier rang desquels Aristarque de Samothrace (ca 217-145) – et le IIe siècle de notre ère, dominé par l’activité d’Apollonius Dyscole et de son fils Hérodien. Les vingt-six études de Jean Lallot regroupées ici éclairent sous de multiples aspects – problématiques et démarches, terminologie technique, théorie des parties du discours, syntaxe – les origines et le développement d’une discipline vouée à devenir la première du trivium médiéval et à fournir le socle épistémologique de la linguistique moderne.

 

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Archaimbault, Sylvie & Sergueï Tchougounnikov, eds., Evgenij Polivanov : penser le langage au temps de Staline, Paris, Institut d'Etudes Slaves, 2013, ISBN 978-2-7204-0498-6, prix : 24 euros.

  • Introduction, par Sylvie Archaimbault, Sergueï Tchougounnikov 7
  • V.M. Alpatov, E. D. Polivanov: life and works 9
  • Catherine DEPRETTO, Evguenij polivanov et l’OPOJAZ 17
  • Patrick Flack, Evgenij Polivanov dans le contexte épistémologique du formalisme russe 32
  • Ekaterina Velmezova, la linguistique d’un écrivain soviétique : E. Polivanov dans le Faiseur de scandales de V. Kaverin 40
  • Hélène Henry, le « cercle Polivanov » dans les années 1970 57
  • Maryse Dennes, Polivanov et Špet : la place de la phénoménologie et l’influence de Husserl 66
  • David Romand, Sergueï Tchougounnikov : Polivanov psycholinguiste : linguistique, psychologie et formalisme dans les années 1910-1930 83
  • Sylvie Archaimbault, E. D. Polivanov et le langage 122
  • Mika Lähteenmäki, Evgenij Polivanov: towards a Sociological paradigm in the Study of language 130
  • Ekaterina Velmezova, E. D. Polivanov théoricien de la didactique des langues 140
  • Roger Comtet, l’héritage de Baudouin de Courtenay et la phonologie de Polivanov 158
  • Elena SImonato-Kokochkina, Polivanov devant le « rubicon alphabétique » 179
  • Svetlana Gorshenina, Polivanov en Asie centrale : linguistique, classification des peuples et délimitation nationale 196
  • Anna Dybo, les recherches turcologiques de Polivanov 218
  • Sergueï Tchougounnikov, Polivanov théoricien de l’évolution du langage 234
  • Annexes
  • Sergueï TchougounnIkov, De quoi est fait un génie ordinaire 260
  • choix de poèmes, Evgenij Polivanov 264
  • Anna Dybo, les travaux turcologiques et altaïstiques de E. D Polivanov 274.
  • Kirill Postoutenko, Evgenij Polivanov, une pensée par systèmes poétiques 269

 

 

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Colombat, Bernard, Jean-Marie Fournier & Valérie Raby, eds., Vers une histoire générale de la grammaire française, matériaux et perspectives. Actes du colloque international de Paris (2011), Paris Honoré Champion, 2012, 888 p., ISBN 9782745324306, prix : 98 euros.

Le volume rassemble les actes du colloque «Vers une histoire générale de la grammaire française?» (janvier 2011, Université Paris Diderot) et répond à un double objectif: – dresser un bilan des travaux consacrés depuis une cinquantaine d’années à l’une des traditions en vernaculaire les plus remarquables par la quantité et la diversité des textes et des discours qu’elle a suscités, – articuler l’ensemble des points de vue adoptés par les études récentes dans une histoire générale de la grammaire du français.Les contributions sont réparties en cinq ensembles: méthodologie et enjeux épistémologiques, usages et représentations, grammaire et enseignement, catégories et concepts, questions de syntaxe.

colloque shesl

 

Baumgarten, Jean, José Costa, Jean-Patrick Guillaume & Judith Kogel, eds., En mémoire de Sophie Kessler-Mesguich, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2012, 325 p., ISBN 978-2-87854-570-8, prix 23 euros.

  • Avant-propos 7
  • Sophie Kessler-Mesguich 11
  • Hommage à Sophie Kessler-Mesguich zal, Moshe Bar-Asher 17
  • Ouverture, David Kessler, 21
  • Rabbi Yehoshua ben Gamla, organisateur de l’enseignement gratuit et obligatoire dans la Judée du ier siècle, René-Samuel Sirat 27
  • La perception des Hasmonéens par Flavius Josèphe, Katell Berthelot, 37
  • Depuis quand certains juifs portent-ils de longues mèches de cheveux de part et d’autre du visage ?, Christian Julien Robin 53
  • Une linguistique de théologiens, Jean-Pierre Rothschild 77
  • Le récit de la Tour de Babel : réflexions sur le différentialisme juif et la question de la langue, José Costa 97
  • Sur Adam et Babel : Dante et Aboulafia, Irène Rosier-Catach 115
  • Le bel usage de Babel, Sylvie-Anne Goldberg 141
  • L’étude comme savoir, l’étude comme vie, Catherine Chalier, 153
  • Mots déracinés de l’hébreu mishnique, Moshe Bar-Asher 169
  • Sefer ha-Shoham (« Le Livre d’Onyx »), dictionnaire de l’hébreu biblique de Moïse ben Isaac ben ha-Nessiya (Angleterre, vers 1260), Judith Olszowy-Schlanger 183
  • Au confluent de deux traditions grammaticales, le Petaḥ deḇaray, Judith Kogel 199
  • Élie Bahur Lévita, aux origines de la tradition grammaticale de la langue yiddish, Jean Baumgarten 215
  • En vue d’une grammaire méthodique de l’hébreu moderne, Il-Il Malibert-Yatziv 235
  • Légendes étymologiques : à propos de quelques mots français réputés provenir de l’hébreu (brouhaha, tohubohu, gouine, goujat), Michel Masson 245
  • Aux sources de la personne grammaticale, Jean Lallot 269
  • À propos d’un fragment du Marāḥ al-Arwāḥ d’Ibn Masıūd, Jean-Patrick Guillaume 283
  • Le subjonctif en arabe classique et en français : des similarités intéressantes, Arik Sadan 293
  • Notices biographiques des auteurs Abstracts Index des noms propres

 

kessler

Fredborg, Karin Margareta, Anne Grondeux & Irène Rosier-Catach, Glosa Victorina super partem Prisciani De Constructione (ms. Paris, Bibliothèque de l'Arsenal 910) Turnhout, Brepols, 2011 (paru en 2012), coll.: Studia Artistarum 27, xxx, 97 p., ISBN 978-2-503-54097-9, prix : 75 euros.

From the twelfth century onwards, notable advances in the theoretical development occur in independent treatises on syntax, which on their side are intimately linked with medieval commentaries on the last two books, the so-called Priscian Minor, of the Institutiones Grammaticae I-XVIII, where Priscian deals with syntax. A number of the independent treatises on syntax are now available. But of the many commentaries on Priscian Minor known, only a few have been edited, so let me start by editing an interesting 12th c. gloss on Priscian Minor, called the Glosa Victorina. Priscian Minor itself begins with introducing the notion of what is a perfect sentence, what is a well-formed utterance and which parts of speech are indispensable or the most important, stating their order of importance : noun, verb, participle, pronoun, and the indeclinable word classes. As the argumentation unfolds, comparisons between letters, syllables and words are introduced providing a continuity and refinement on what was taught earlier in the so-called Priscian Maior, and how this concerns grammar on the level of syntax. Very quickly, this leads to an interdisciplinary discussion of what constitutes a perfect sentence (according to the grammarians and the dialecticians), involving the commentators in redefinitions of the principal parts of speech and explaining their distinguishing features. In this process, notions of substance, of person, of deixis, of reference – signification, and many other important grammatical issues are discussed. So in principle, the beginning of any commentary on Priscian Minor provides its author with scope for developing his particular doctrines and ideas of prime importance in linguistics. Here the Glosa Victorina deserves a closer look, because it provides us with insights into discussions normally only hinted at by Abelard, or a use of terminology which then becomes refined and partially rejected by William of Conches and Petrus Helias.

Le Grand Corpus des grammaires françaises, des remarques et des traités sur la langue XVe-XVIIe siècles, Base de données textuelles sous la direction de Bernard Colombat, Editions Classiques Garnier Numérique, 2011

Le Grand Corpus des grammaires françaises, des remarques et des traités sur la langue XIVe-XVIIe siècles réunit en une seule base de données le Corpus des grammaires françaises de la Renaissance, le Corpus des grammaires françaises du XVIIe siècle et le Corpus des remarques sur la langue française (XVIIe siècle), c’est-à-dire la quasi-totalité des grammaires françaises du XIVe au XVIIe siècle. Chaque grammaire se présente à la fois en version saisie, à l’identique de l’original, et en fac-similé. Il s’agit d’un ensemble sans équivalent qui permet des recherches allant de la simple consultation à la recherche universitaire la plus aboutie, selon les attentes des chercheurs et des étudiants. Le Grand Corpus offre la possibilité de constituer un corpus, d’extraire et d’exporter des résultats. Un tel ensemble promet de renouveler la recherche dans les domaines de l’histoire de la langue française et de l'histoire des idées linguistiques

glosa

 

Dante Alighieri,De l'éloquence en vulgaire, Traduit du latin par Ane Grondeux, Ruedi Imbach et Irène Rosier-Catach. Introduction et appareil critique par Irène Rosier-Catach., Paris, Fayard, 2011, coll.: Essais, 416 p., ISBN 9782213637983 prix : 22.50 euros.

Avant de choisir le toscan pour écrire la Comédie, Dante a pensé l’usage du vulgaire, langue du peuple, en l’opposant au latin, langue des lettrés. Le Traité de l’éloquence en vulgaire (1304), paradoxalement écrit en latin, constitue une démonstration à la fois politique et linguistique en faveur de ce « vulgaire illustre » indispensable à l’unification de la nation italienne. Dante y décrit philosophiquement le parler propre de l’homme en tant qu’être social et rationnel, réinvente son origine dans l’unité de l’idiome adamique et sa diversification après Babel, puis il construit le « vulgaire illustre » comme l’Un devant éclairer tous les usages multiples, et établit, à partir des pratiques poétiques excellentes, les règles qui le gouvernent. C’est donc en tant que théoricien politique qu’il revendique une autorité sur la langue et donne au poète une fonction essentielle dans la cité des hommes. La nouvelle traduction proposée ici en regard de la version originale s’accompagne d’un apparat de notes qui donne pour la première fois au lecteur français un accès à ce texte aux facettes multiples, en prise sur les doctrines de son temps, et d’un glossaire qui explicite la technicité et la précision du vocabulaire utilisé par Dante, tant en latin qu’en italien.

 

Rosier-Catach, Irène, ed., Arts du langage et théologie aux confins des XIe XIIe siècles, textes, maîtres, débats, Turnhout, Brepols, 2011, XXVIII+810 p., ISBN 978-2-503-53518-0.

Introduction, Rosier-Catach Irène, ix-xxviii
1.Synthèses
1.1. Guilaume de Champeaux : aspects biographiques et intellectuels
Grondeux, Anne, Guillaume de Champeaux, Joscelin de Soissons, Abélard et Gosvin d'Anchin : étude d'un milieu intellectuel, 3
Miramon, Charles de, Quatre notes biographiques sur Guillaume de Champeaux 45
Mews, Constant J., William of Champeaux, the Foundation of Saint Victor (Easter, 1111), and the Evolution of Abelard's Early Career, 83
1.2. Les arts du Trivium et la théologie
Grondeux, Anne, Rosier-Catach, Irène, les Glosulae super Priscianum et leur tradition, 107
Marenbon, John, Logic at the Turn of the Twelfth Century : a synthesis, 181
Ward John O., Fredborg, Karin Margareta, Rhetoric in the time of William of Champeaux 219
Giraud, Cédric, la sacra pagina et les écoles du premier XIIe siècle 235
1.3. Méthodologie
Poirel, Dominqiue, datation des textes et traitement des recensions multiples, 249
Jacobi, Klaus, William of Champeaux. Remarks on the tradition in the manuscripts 261
2. Contributions
Cinato, Franck Expositiones verborum : le travail lexicographique produit sur l'Ars Prisciani du IXe siècle à Pierre Hélie 275
Caiazzo Irne, Manegold, modernorum magister magirstrorum, 317
Giraud, Cédric, L'école de Laon entre arts du langage et théologie, 351
Erismann Christophe, penser le commun. Le problème de l'universalité métaphysique aux XIe et XIIe siècles 373
Poirel Dominique, Magis proprie : la question du langage en théologie chez Hugues de Saint-Victor 393
Brumberg Julie, les universaux dans le commentaire du Pseudo-Raban à l'Isagoge (P3) : entre Boèce et la théorie de l'essence matérielle 417
Fredborg Karin Margareta, Notes on the Glosulae and its receptio nby William of Conches and Petrus Helias 453
Arlig Andrew, Early medieval solutions to some mereological puzzles : the content and unity of the De generibus et speciebus 485
Rodrigues, Vera Pluralité et particularisme ontologique chez Thierry de Chartres 509
3. Dossiers
3.1. Le commentaire sur Priscien attribué à Jean Scot Erigène
Cinato, Franck, Marginalia témoins du travail de Jean Scot sur Priscien 537
Mainoldi Ernesto Sergio, Vox, sensus, intellectus chez Jean Scot Erigène. Pour une focalisation des sources possibles du débat théologico-grammatical au XIe siècle 565
Luhtala Anneli, Eriugena on Priscian's Definitions of the Noun and the Verb 583
3.2. Pré-vocalistes et vocalistes
Marin Christopher J., A Note on the Attribution of the Literal Glosses in Paris, BNF lat. 13368 to Peter Abaelard 605
Cameron Margaret, Abelard's Early Glosses : some questions 647
Hansen Heine, In voce / in re in a late XIth century commentary on Boethius' topics 663
Cameron Margaret, the development of early twelfth century logic : a reconsideration 677
Ebbesen Sten, an argument is a Soul 695
Bibliographie, indices, planches.

 

 

 

Priscien,Grammaire, livre XVII, Syntaxe, 1, Texte latin, traduction introduite et annotée par le groupe Ars Grammatica, Paris, Vrin, 2010, coll.: Histoire des doctrines de l'antiquité classique, 352 p., ISBN 978-2-7116-2304-4 prix : 30 euros.

Le livre 17 de l’Ars de Priscien occupe une place de premier plan parmi les vecteurs culturels de l’Antiquité tardive. Avec ce livre, le grammairien latin de Constantinople inaugure l’analyse consacrée à la syntaxe. S’emparant des travaux novateurs de la science alexandrine sur la suntaxis, Priscien innove à son tour en les adaptant au latin et en les intégrant à l’ensemble de l’exposé grammatical. L’originalité des conceptions développées dans ce livre montre la vitalité constante de la réflexion antique sur le langage, et la diversité de points de vue dont est faite l’histoire de cette réflexion. La répartition des éléments, leur organisation, les concepts qui fondent leur analyse, sont souvent très différents des représentations actuelles. Mais ce livre contient aussi certains des fondements de la syntaxe moderne. La conception de la figure, non plus comme écart fautif ou excusé, mais comme rouage interne de l’explication syntaxique, donnera naissance dans la grammaire médiévale aux figures de construction, qui sont elles-mêmes à l’origine de la syntaxe de l’accord; de même, la notion de transitio, héritée mais transformée, est la source de la transitivité des grammairiens modernes. Le groupe Ars grammatica, qui réunit des spécialistes aux points de vue distincts et complémentaires, latinistes, philologues et historiens de la grammaire, ouvre dans cette collection, avec le livre 17 qui en est comme le sommet, la traduction de l’ensemble de l’Ars de Priscien (groupe animé par Marc Baratin, composé de Frédérique Biville, Guillaume Bonnet, Bernard Colombat, Alessandro Garcea, Louis Holtz, Séverine Issaeva, Madeleine Keller, Diane Marchand).


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Grondeux, Anne, Glosa Super Graecismum Eberhardi Bethuniensis, De Figuris Coloribusque Rhetoricis, Turnhout, Brepols, 2010, 1 vol., coll.: CCCM 225, LII-340 p.-[5] p. de pl. p., ISBN 978-2-503-53348-3, prix : 210 euros.

Le commentaire du manuscrit Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 14746 offre un éclairage sur l’enseignement grammatical, plus précisément celui des figures de grammaire et de rhétorique, à l’aide du Graecismus d’Evrard de Béthune, du XIIIe au XVe siècle. Son édition est non seulement celle d’un état du texte, mais aussi aperçu, dans les apparats, sur son histoire. Le manuscrit utilisé est en effet un témoin tardif qui synthétise des traditions variées, reflétant ainsi la construction par accrétion d’un savoir cumulatif : on y retrouve l’influence lointaine de Jean de Garlande, combinée avec celle des productions universitaires de la Faculté des Arts, dont sont reprises les spéculations intentionnalistes et modistes, ainsi que l’habitude de recourir à des prologues introductifs à l’étude du manuel, édités en annexe.

 

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Archaimbault, Sylvie & Serhii Wakoulenko, Un comparatiste avant la lettre : Ivan Pereverzev et ses "Préceptes de la rectitude grammaticale russe ... à l'usage des Ukrainiens" (1782), Paris, Institut d'Etudes Slaves, 2010, 115 p., ISBN 978-2-7204-0464-1, prix : 16 euros.

Édité en 1782, sous le règne de Catherine II, cet ouvrage, 1;4 première grammaire du russe à destination des Ukrainiens, se présente comme un manuel du bon usage russe. Mais il est bien plus que cela, à savoir une véritable comparaison des deux langues, très fine en ce qui concerne les particularités phonétiques du russe et de l'ukrainien. La rareté des données relatives à la langue ukrainienne au XVIIIe siècle en
fait une source précieuse. Par ailleurs, l'auteur contribue à la diffusion des analyses les plus contemporaines de la langue russe, qui se rallient à la théorie et à la pratique grammaticales françaises de l'époque. Ainsi
considère-t-il les caractéristiques des langues étudiées comme un système, révélateur du « génie de la langue ». Son auteur, Ivan Pereverzev (mort en 1794) est égaiement l'auteur d'une Description topographique..., qui recèle maintes informations sur la vie et les moeurs des populations ukrainiennes. Nous proposons ici une édition critique de la grammaire, les Préceptes élémentaires de la rectitude grammaticale..., accompagnée de sa traduction intégrale en regard et complétée d'un chapitre introductif destiné a replacer l aeuvre dans son contexte historique et linguistique, d'un appareil de notes et d'index.

 

pereverzev


Colombat, Bernard, Jean-Marie Fournier & Christian Puech, Histoire des idées sur le langage et les langues, Paris, Klincksieck, 2010, coll.: 50 questions, 280 p., ISBN 9782252035993, prix : 18 euros
.

Première partie. Les enjeux de la rétrospection
1. « Histoire des idées sur le langage et les langues » ou « histoire des théories linguistiques » ?
2. Que fait-on quand on fait de l'histoire des idées linguistiques ?
3. Comment fait-on de l'histoire des idées linguistiques ?
4. Quels usages peut-on faire de l'histoire des idées linguistiques ?
5. Quelles ont été historiquement les réceptions de la Grammaire Générale et Raisonnée ?
6. Quelles ont été historiquement les réceptions du Cours de Linguistique Générale de Saussure ?
7. Quel rapport l'histoire de la linguistique entretient-elle avec l'épistémologie ?
Deuxième partie. La dimension anthropologique des savoirs sur la langue et le langage
8. Tous les hommes parlent mais pourquoi tous ne sont-ils pas grammairiens ou linguistes ?
9. Existe-t-il des conditions générales d’apparition des traditions grammaticales ?
10. En quoi consiste l’hypothèse technologique ?
11. Le seuil de l’écriture ?
12. Existe-t-il une « linguistique populaire » ?
13. Qu’est-ce qu’une représentation mythique du langage ?
Troisième partie. Naissance des problématiques
14. Comment naît la réflexion sur le langage en Grèce ancienne ?
15. Que nous apprennent les textes de Platon sur les conceptions du langage dans la Grèce classique ?
16. Comment la grammaire s’est-elle séparée des disciplines connexes (rhétorique et dialectique) et en quoi est-elle liée à la philologie ?
17. Pourquoi nom et verbe en premier lieu ? Comment s’est constitué l’énoncé ?
18. Comment s’est développé le schéma des (autres) parties du discours ?
19. Comment les catégories linguistiques se sont-elles créées, puis développées, et comment ont-elles été nommées ?
20. Comment la grammaire a-t-elle commencé à Rome ?
21. Sous quelles formes se présentent les grammaires les plus anciennes de la tradition occidentale ?
22. En quoi les grammaires sont-elles des objets culturels singuliers ?
23. Comment analyser, apprendre et faire apprendre le matériau de la langue (phonétique et morphologie) ?
24. Y a-t-il eu une syntaxe dans l’Antiquité grécolatine ?
25. Comment les modèles syntaxiques se sont-ils développés ?
Quatrième partie. La description des langues du monde
26. Comment la traduction/adaptation du Donat (grammaire latine du IVe siècle) en vint-elle à constituer l’atelier (la fabrique) des premières grammaires des vernaculaires ?
27. Comment les grammairiens ont-ils adapté les concepts de la tradition gréco-latine ?
28. Quels problèmes de description les grammairiens rencontrent-ils dans la mise en oeuvre de cet outillage conceptuel ?
29. Pourquoi a-t-on eu l’idée de décrire et de comparer les langues du monde ? comment s’y est-on pris ?
30. Comment les grammairiens appréhendent-ils le phénomène de la diversité des langues à partir de l’expérience des grands voyages de découverte et de l’entreprise coloniale ?
31. Pourquoi la description des langues du monde se développe-t-elle surtout à la Renaissance ?
32. Comment la description des langues s’articule-telle avec leur institution ?
Cinquième partie. Généralité / diversité / historicité
33. Comment s’est posé le problème de la généralité ?
34. Qu’y a-t-il de général dans la théorie de l’énoncé à Port-Royal ?
35. Comment passe-t-on de la représentation de la structure logique de la proposition à une théorie syntaxique des fonctions ?
36. Qu’y a-t-il de général dans la théorie de la détermination à Port-Royal ?
37. L’école a-t-elle été un agent de disqualification de la grammaire générale ?
38. En quoi et dans quelles limites l’histoire comparée des langues est-elle la problématique privilégiée du XIXe siècle ?
39. Pourquoi l’apparition du terme « linguistique » est-il contemporain du développement de la grammaire historique et comparée ?
40. Quelles sont les grandes thématiques du siècle de la grammaire historique et comparée ?
41. Comment est-on passé du « mot » à la comparaison morphologique, puis aux lois phonétiques ?
42. Quels ont été les apports de la reconstruction ?
43. Dans quelle mesure et comment a-t-on renoncé à la question de l’origine du langage et des langues ?
Sixième partie. La constitution de la linguistique comme discipline
44. Que veut dire « général » dans linguistique générale ?
45. Comment et pourquoi apparaissent les projets de langues universelles ou internationales (type espéranto) ?
46. Comment le problème de l’identification de l’objet de la linguistique est-il posé chez Saussure ?
47. Comment la linguistique s’est-elle imposée comme matrice disciplinaire dans les sciences humaines ?
48. L’objet linguistique a-t-il gardé son unité ?
Conclusion
49. Étudier les outils et les théories linguistiques sur la longue durée est-il utile ?
50. L’historien des savoirs linguistiques doit-il être relativiste ?
Repères chronologiques
Ouvrages utilisés et instruments bibliographiques
Sources primaires
Bibliographie secondaire
Index sélectif des notions et des termes



histoire des idées sur le langage et les langues

Baratin, Marc, Bernard Colombat & Louis Holtz, eds., Priscien : Transmission et refondation de la grammaire, de l'antiquité aux modernes, Turnhout, Brepols, 2009, coll.: Studia Artistarum 21, XXII+770 p., ISBN 978-2-503-53074-1, prix : 80 euros.

Chassé d'Afrique par les invasions vandales et installé à Constantinople au début du 6e s., Priscien a engagé à la fin de l'Antiquité une synthèse et une refonte de la grammaire antique en faisant confluer ses principaux courants, la tradition grammaticale romaine et les apports grecs issus de la grammaire alexandrine, auxquels il a intégré des recherches menées dans d¹autres domaines de l'analyse de la parole, en rhétorique et en philosophie. Cet effort d'innovation mené dans la partie orientale de l'Empire romain répondait au recul de la langue latine et de son enseignement face au grec, et se présente comme une solution pour enrayer ce recul. La création de la première grammaire moderne en Occident est ainsi d¹abord une entreprise de relégitimation de l'apprentissage et de la maîtrise des codes d'analyse de la langue, pratique culturelle largement développée par l'Antiquité. Auteur à multiples dimensions, chez qui se croisent les spécificités et les ambiguïtés de l'Antiquité tardive, Priscien a été le passeur par qui l'époque médiévale a eu connaissance de la description linguistique complexe: son influence a été immense durant tout le Moyen Age, et ses échos sont perceptibles jusque dans la tradition classique.
Malgré cela, aucune traduction dans une langue moderne n'a encore été faite des principaux textes de Priscien, et on commence aujourd¹hui seulement à mesurer l'importance et l'originalité de cet auteur.
Le présent volume est la première mise au point d'ensemble qui lui soit consacrée, réunissant les points de vue transversaux d'antiquisants, de linguistes, d'historiens et de médiévistes.
Introduction IX
1. La position de Priscien
Ballaira, Guglielmo, Il Panegirico di Prisciano ad Anastasio, 3
Bonnet, Guillaume, La géographie de Priscien, 19
2. La transmission des oeuvres : problèmes codicologiques/ éditions/ histoire du texte
Holtz, Louis, L'émergence de l'oeuvre grammaticale de Priscien et la chronologie de sa diffusion, 37
Ahlqvist, Anders, Deux poèmes vieil-irlandais du Codex 904 de St-Gall, 57
Szerwiniack, Oliver, L'étude de Priscien par les Irlandais et les Anglo-saxons durant le haut Moyen Age, 65
Antonets, Ekaterina, Manuscripts of Priscian n libraries of Saint Petersburg and Moscow, 77
3. L'Ars Prisciani, alias les Institutions grammaticales : sources et ruptures
3.1. Les sources en arrière-plan : philosophie, logique et rhétorique, 83
Ebbesen, Sten, Priscian and the Philosophers, 85
Luhtala, Anneli, Priscian's Philosophy, 109
Garcea, Alessandro, Substance et accidents dans la grammaire de Priscien, 125
Baratin, Marc, La classification stoïcienne des prédicats selon Priscien : un modèle de réinterprétation, 139
3.2. Le modèle d'Apollonius et ses limites
Lallot, Jean, Entre Apollonius et Planude : Priscien passeur, 153
Schmidhauser, Andres, Le 'De pronomine' de Priscien et son modèle grec, 167
3.3. La relation à la tradition grammaticale et lexicographique et ses ambiguïtés
Lomanto, Valeria, Le citazioni du Varrone in Prisciano, 183
Bertini, Ferruccio, Riesame dei rapporti tra Prisciano e Nonio alla luce di nuove ricerche, 197
Keller, Madeleine, Prsicien (GL3, 70.4-71.6 ; 77.7-12) et Nonius Marcellus (livre 11), 205
Cristante, Lucio, Sulle fonti comuni delle Artes grammaticae di Marziano Capella e di Prisciano, 221
Maltby, Robert, Priscian's etymologies : sources, function and theoretical basis : "Graeci, quibus in omni doctrinae auctoribus ultimur", 239
4. L'Ars Prisciani, alias les Institutions Grammaticales : le contenu
4.1. La composition interne du Priscianus maior et du priscianus minor, et le rapport de l'un à l'autre, 247
De Nonno, Mario, Ars Prisciani Caesariensis : problemi di tipologia e di composizione, 249
4.2. Quelques points abordés : phonétique, catégories linguistiques, syntaxe, 279
Biville, Frédérique, la "phonétique" de Priscien, 281
Conduché, Cécile, la syllabe entre phonétique et morphologie, 299
Calboli, Gualtiero, les modes chez Priscien (GL3, 235.16-267.5, 315
Flobert, Pierre, le chapitre de Priscien sur la voix et la diathèse (GL 2, 373-404), 331
Swiggers, Pierre et Wouters, Alfons, l'analyse du pronom comme catégorie morpho-sémantique, 341
Barnes, Jonathan, Quelques remarques sur la caractérisation des connecteurs chez Priscien, 365
Pugliarello, Mariarosaria, Prisciano e la lingua delle emozioni, 385
5. Les scripta minora ; le PS.-Priscien (De accentibus)
Martinho, Marcos, A propos des différences entre les Praeexercitamina de Priscien et les Progymnasmata du Ps.-Hermogène, 395
Passalacqua, Marina et Giammona, Claudio, Lo pseudo-priscianeo De accentibus : testo e tradizione, 411
6. La réception
6.1. Les relais et la première réception
Cinato, Franck, les gloses carolingiennes à l'Ars Prisciani. Méthode d'analyse, 429
Grondeux, Anne, Influences de Consentius et Priscien sur la lecture de Donat. L'exemple des res proprie significatae (VIIe-IXe siècles), 445
Munzi, Luigi, Prisciano nell'Italia meridionale : la Adbreviatio artis grammaticae di Orso di Benevento, 463
Goullet, Monique, Priscien dnas la lettre d'Ermenrich d'Ellwangen à Grimald, abbé de Saint-Gall, 481
6.2. Priscien dans l'enseignement des écoles et des universités médiévales
Rosier-Catach, Irène, Les glosulae super Priscianum : sémantique et universaux, 489
6.3. Priscien à la Renaissance et à l'âge classique
Lardet, Pierre, Priscien, le latin, le grec à la Renaissance : J.-C. Scaliger et son 'De causis linguae latinae (1540), 587
Fournier, Jean-Marie, Raby, Valérie, La sémantique du nom dans les gramamires françaises (XVIe-XVIIe siècles) : échos des réflexions priscianiennes, 613
Colombat, Bernard, Priscien vu par les grammairiens de l'Encyclopédie : Du Marsais et Beauzée, 633
Conclusion
De Paolis, Paolo, Per un catalogo delle opere e dei manoscritti grammaticali tardoantichi e altomedievali, 653
Abréviations, Bibliographie : auteurs et textes anciens, bibliographie secondaire
Index des auteurs anciens, des auteurs modernes, des manuscrits, des passages de Priscien cités dans les GL 2 et 3, des concepts et des termes.
Brumberg-Chaumont, Julie, la signification de la substance chez Priscien et Pierre Hélie, 503
Basset, Louis, Priscien dans la grammaire grecque de Roger Bacon, 521
Codoñer, Carmen, Species nominum en Prisciano y Juan de Balbi, 535
Marguin-Hamon, Elsa, La présence de Priscien dans les grammaires versifiées du premier XIIIe siècle, 557.

Büttgen, Philippe, Alain de Libera, Marwan Rashed, Irène Rosier-Catach, eds, Les Grecs, les Arabes et nous : Enquête sur l'islamophobie savante, Paris, Fayard, 2009, 374 p., ISBN 9782213651385, prix : 24 euros

La peur des Arabes et de l’islam est entrée dans la science. On règle à présent ses comptes avec l’Islam en se disant sans « dette » : « nous » serions donc supposés ne rien devoir, ou presque, au savoir arabo-musulman. L’Occident est chrétien, proclame-t-on, et aussi pur que possible.
Ce livre a plusieurs « affaires » récentes pour causes occasionnelles. Occasionnelles, parce que les auteurs, savants indignés par des contre-vérités trop massives ou trop symptomatiques, s’appuient sur ces débats pour remettre à plat le dossier de la transmission arabe du savoir grec vers l’Occident médiéval. Occasionnelles, parce que les différentes contributions cherchent à cerner la spécificité d’un moment, le nôtre, où c’est aussi dans le savoir que les Arabes sont désormais devenus gênants.
Il est donc question ici des sciences et de la philosophie arabo-islamiques, des enjeux idéologiques liés à l’étude de la langue arabe, de ce que « latin » et « grec » veulent dire au Moyen Age et à la Renaissance, de la place du judaïsme et de Byzance dans la transmission des savoirs vers l’Europe occidentale, du nouveau catholicisme de Benoît XVI, de l’idée de « civilisation » chez les historiens après Braudel, des nouveaux modes de validation des savoirs à l’époque d’Internet, ou de la manière dont on enseigne aujourd’hui l’histoire de l’Islam dans les lycées et collèges.
Il est question dans ce livre des métamorphoses de l’islamophobie. Pour en venir à une vue plus juste, y compris historiquement, de ce que nous sommes : des Grecs, bien sûr, mais des Arabes aussi, entre autres.

 

Gessner, Conrad, Mithridate. Mithridates (1555) Introduction, texte latin, traduction française, annotation et index par Bernard Colombat et Manfred Peters, Genève, Droz, 2009, coll.: Travaux d'Humanisme et Renaissance - 452 672 p., ISBN 978-2-600-01285-0 prix : 80 euros.

En 1555, le médecin et botaniste zurichois Conrad Gessner eut l’idée de rassembler les observations qu’il avait glanées sur les langues à l’occasion de ses nombreux travaux. Il en résulte un bref ouvrage de quatre-vingts feuillets, au format de poche, qui présente, selon l’ordre alphabétique, à la fois les langues et les peuples qui les parlent, et qui constitue l’une des premières compilations linguistiques. Le Mithridate comporte d’assez nombreuses citations (presque toujours explicites) et des échantillons de langues, sous la forme notamment de vingt-sept versions du Notre père. La présente édition donne une introduction, puis le texte latin et sa traduction en vis-à-vis, une abondante annotation répartie sous les deux textes, six index et une importante bibliographie.

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Bühler, Karl, Théorie du langage, Traduction, notes et glossaire deDidier Samain, présentation de Janette Friedrich, préface de Jacques Bouveresse, Marseille, Agone, 2009, coll.: Bancs d'essais, 687 p., ISBN 978-2-7489-0086-6, prix : 35 euros.

 « Ce qu’effectue le langage humain est triple : expression, appel et représentation. Le signe langagier est symptôme en vertu de sa dépendance par rapport à l’émetteur, dont il exprime l’intériorité ; il est signal en vertu de son appel à l’auditeur, dont il guide le comportement externe ou interne comme d’autres signes de communication ; il est symbole en vertu de sa coordination aux objets et aux états de choses. » Paru en 1934, ce classique des sciences du langage est aujourd’hui l’un des fondements de la pragmatique, de la sémiotique et de la théorie de la communication. Il se situe à un carrefour : héritage de la linguistique allemande du XIXe siècle, réception critique de la phénoménologie de Husserl, proximité avec la démarche déductive de Hilbert, lecture originale du Cours de linguistique générale de Saussure, relations avec le cercle de Vienne et les écrits contemporains de Wittgenstein, etc. Son modèle des trois fonctions du langage a nourri les travaux de Jakobson, de Popper et bien d’autres. D’essence interdisciplinaire, croisant étroitement psychologie et linguistique, cette pensée retrouve son actualité avec les travaux cognitivistes sur le langage et sur l’esprit. Professeur à Vienne, Karl Bühler (1879-1963), qui était aussi philosophe et psychologue, compte parmi les fondateurs de la linguistique contemporaine. Cette traduction inédite est accompagnée d'un important appareil critique, dont une présentation historique et un glossaire des principaux concepts.

Auroux, Sylvain, La philosophie du langage, Paris, PUF, 2008, coll.: Que sais-je ? 1765, ISBN 978-2-13-056889-6.

On définit l'homme par le langage et par la raison, cequi signifie que ,sans langage, il n'y aurait pas de rationalité. La raison et le langage peuvent-ils se confonde comme le supposaient les projets de langue universelle ? Que signifie alors pour la raison humaine le fait que le langage nous soit donné sous la forme d'une multiplicité de langues différentes ? Ainsi que ces questions le montrent, la philosophie du langage ne se réduit certainement pas à la philosophie des sciences du langage. De Platon à Quine, cet ouvrage invite à appréhender la philosophie du langage dans son hétérogénéité afin de mieux en apprécier l'importance au sein de la philosophie.

auroux

 

Chevillard, Jean-Luc, Companion volume to the Cēṉāvaraiyam on Tamil morphology and syntax. Le commentaire de Cēṉāvaraiyarsur le Collatikarām du Tolkāppiyam vol. 2: English introduction, glossaire analytique, appendices., Pondichéry, IFP / EFEO, 2008, coll.: Indologie n° 84.2, 526 p., ISBN 9782855396699

This companion volume to a French translation of the Cēṉāvaraiyam, also intended as a help to the reading of similar texts, is part of an endeavour to document the development of the Tamil scholarly tradition. The central part of the book is an analytic glossary of all technical words and phrases used by Cēṉāvaraiyar while commenting on the Collatikarām, a task which required him both to describe the Tamil language and at the same time to explain what the author of the Tolkāppiyam had revealed about it. The original approach chosen by Jean-Luc Chevillard, a historian of linguistics, devotes as much attention to metagrammatical items as to grammatical ones. The focus is not on finding truths about language, but on examining for itself that ancient and interesting human rational activity: the building of grammars

 

cenavaraiyam

Chabrolle-Cerretini, Anne-Marie, La vision du monde de Wilhelm von Humboldt : Histoire d'un concept linguistique, Lyon, ENS éditions, 2008, 148 p., ISBN 978-2-84788-109-7. prix : 21.85 euros.

SOMMAIRE
Introduction
PREMIÈRE PARTIE – HUMBOLDT ET SON ÉPOQUE : LES ORIGINES DU CONCEPT
Chapitre 1 – L’homme, objet d’étude
Une science de l’homme
Humboldt et l’anthropologie comparée
 Chapitre 2 – Les langues : réalités de tous les enjeux
La langue et les questions identitaires
La langue basque à la source du projet linguistique humboldtien
L’étude des langues
DEUXIÈME PARTIE – LE CONCEPT DE VISION DU MONDE
Chapitre 3 – Le discours de 1820
Le texte fondateur d’une pensée linguistique qui va s’écrire jusqu’en 1835
Les premières occurrences du concept de vision du monde
Chapitre 4 – Une approche théorique de la diversité des langues
Le processus dynamique du langage
La langue dans des dépendances inédites
La vision du monde dans ses limites relativistes
TROISIÈME PARTIE – LES PRINCIPES D’UNE RECHERCHE DES VISIONS DU MONDE
Chapitre 5 – Les principes organisateurs de l’étude
La constitution du corpus
Une étude comparée des langues
Une étude de la langue et du discours solidaires
Chapitre 6 – La linguistique humboldtienne
L’étude de la structure de la langue
L’étude du caractère de la langue
Chapitre 7 – L’audience du concept de vision du monde
Un rendez-vous manqué
Un concept éclaté et interprété
Conclusion

Valdés, Juan de, Dialogue de la langue. Diálogo de la lengua (1535), Présentation en version bilingue espagnol et français. Introduction, traduction et notes: Anne-Marie Chabrolle-Cerretini, Paris Honoré Champion, 2008, 440 p., ISBN 9782745317223, prix : 59 euros.

Juan de Valdés écrit le Dialogue de la langue en 1535. Dans le contexte castillan, l'œuvre fait partie, avec la Gramática de la lengua castellana d'Antonio de Nebrija, des premiers écrits de la fin du XVe-début du XVIe en matière de description de la langue castillane. Dans le contexte roman de la Renaissance, elle est représentative des dialogues portant sur des questions linguistiques et prend part aux débats sur les langues vulgaires. Ni grammaire ni traité, le dialogue de Valdés n'en constitue pas moins une œuvre majeure sur la langue castillane du début du XVIe siècle.

 

Auroux, Sylvain, La question de l'origine des langues, suivi de: l'historicité des sciences, Paris, PUF, 2007, coll.: Quadrige, essais, débats, 179 p., ISBN 978-2-13-056484-3

Dans cet essai, l'auteur présente une histoire critique et une évaluation sans complaisance du renouveau contemporain des recherches sur l'origine des langues. L'argumentation s'appuie sur une analyse du fonctionnement de la science moderne qui constitue la seconde partie de l'ouvrage

Kouloughli, Djamel, Le résumé de la grammaire arabe par Zamaḵšarī, Lyon, ENS Editions, 2007, ISBN 978-2-84788-096-0

Zamaḵšarī, l'un des plus grands grammairiens de langue arabe du XIIe siècle, est l'auteur du Mufaṣṣal, oeuvre majeure de la tradition grammaticale arabe qui fera, des siècles durant, l'objet de nombreux commentaires. Il est aussi l'auteur du ’Unmūḏağ, dont on trouvera ici, pour la première fois, une version arabe intégralement vocalisée, acompagnée d'une transcription phonétique et d'une traduction française abondamment commentée. Cet ouvrage s'adresse à la fois aux arabisants cherchant une présentation brève mais complète et systématique de la grammaire arabe traditionnelle, et aux linguistes et historiens de la linguistique désireux de comprendre les mécanismes de description et d'analyse des données linguistiques développées dans l'une des traditions linguistiques majeures.

 

Kouloughli, Djamel E., L'arabe, Paris, PUF, 2007, coll.: Que sais-je ? 3783, 127 p.

Dernière des langues sémitiques à être apparue sur la scène de l'histoire mondiale, au VIIe siècle de notre ère, l'arabe, d'abord idiome archaïque de Bédouins nomadisant dans les déserts d'Arabie, devient, en moins de deux siècles, l'une des langues majeures dans l'histoire de la culture humaine. Elle sera à la fois la langue liturgique de l'islam, en véhiculant le message coranique ; le principal vecteur, pour de nombreux siècles, de l'activité scientifique et philosophique, en assimilant l'héritage des grandes cultures classiques de l'Orient ; et le support d'une foisonnante littérature. Aujourd'hui, elle est l'une des dix principales langues de la planète. Cet ouvrage présente les grandes étapes de la naissance de la langue arabe et de son évolution jusqu'à nos jours.

 

Grondeux, Anne & Irène Rosier-Catach, La "Sophistria" de Robertus Anglicus, Paris, Vrin, 2006, coll.: Sic et non, 412 p., ISBN 2-7116-1820-X.

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Chevalier, Jean-Claude, Histoire de la syntaxe: naissance de la notion de complément dans la grammaire française (1530-1750), Paris, Honoré Champion, 2006, coll.: Bibliothèque de grammaire et de linguistique 18, 784 p., ISBN 2745311689, prix: 125 euros.

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Mazière, Francine, L'analyse du discours, Paris, Presses Universitaires de France, 2005, coll.: Que sais-je? 3735, ISBN 2-13-054920-9, prix: 8 euros.

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Garcea, Alessandro, Cicerone in esilio:l'epistolario e le passioni, Hildesheim, Georg Olms, 2005, coll.: Spudasmata 103, 319 p., ISBN 3-487-12831-4, prix: 48 euros.

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Bally, Charles, La crise du français: notre langue maternelle à l'école, édition Jean-Paul Bronckart, Jean-Louis Chiss & Christian Puech, Genève, Droz, 2004, 120 p., ISBN 2-600-00949-3.

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Cassin, Barbara, ed., Vocabulaire européen des philosophies: dictionnaire des intraduisibles, Paris, Le Seuil, Le Robert, 2004, 1532 p., ISBN 2020307308

[Plusieurs membres du laboratoire sont auteurs d'articles du dictionnaire ; I. Rosier-Catachest l'un des 11 responsables scientifiques]


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Chevillard, Jean-Luc & Eva Wilden, eds., South-Indian Horizons: felicitation volume for François Gros on the occasion of his 70th birthday, Préface: R.E. Asher & avec la collaboration de A. Murugaiyan, Pondichéry, Institut français de Pondichéry, Ecole française d'Extrême Orient, 2004, Vol. 94, coll.: Publications du département d'indologie, 651 p., ISBN 2-85539-630-1

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Puech, Christian, Linguistique et partages disciplinaires à la charnière des XIXe et XXe siècles: Victor Henry (1850-1907), Marc Décimo, bibliographie de V. Henry, Louvain, Peeters, 2004, Vol. 55, coll.: Bibliothèque de l'Information Grammaticale, vi+416 p., ISBN 90-429-1420-3, prix: 60 euros.

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Rosier-Catach, Irène, La parole efficace: Signe, rituel, sacré, Paris, Seuil, 2004, coll.: Des travaux, 704 p., ISBN 2020628058, prix: 38 euros.

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Langue française,La grammatisation du français: qui que quoi vs qui(s) quod entre 16e et 17e siècles, numéro dirigé par B. Colombat, 2003, 139

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Auroux, Sylvain / Koerner, E.F.K. / Niederehe, Hans-Josef / Versteegh, Kees. History of the Language Sciences / Geschichte der Sprachwissenschaften / Histoire des sciences du langage - An International Handbook on the Evolution of the Study of Language from the Beginnings to the Present / Ein internationales Handbuch zur Entwicklung der Sprachforschung von den Anfängen bis zur Gegenwart, Berlin, New York, Walter de Gruyter, coll. Handbücher zur Sprach- und Kommunikationswissenschaft / Handbooks of Linguistics and Communication Science, vol. 18
t. 1 - 2000. LX, 1094 pages. Cloth. Euro 448, ISBN 3-11-011103-9
t. 2 -
2001. Euro 398, ISBN 3-11-016735-2
t. 3 - 2006 http://www.degruyter.de/rs/bookSingle.cfm?id=IS-3110167360-1&fg=SK&l=E

 

Biard, Joël & Irène Rosier-Catach, La tradition médiévale des catégories (XIIe-XVe siècles), Leuven, Peeters, 2003, ISBN 90-429-1335-5, prix : 85 .

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Alvarez-Péreyre, Frank & Jean Baumgarten, Linguistique des langues juives et linguistique générale, Paris, CNRS éditions, 2003, coll.: sciences du langage, 448 p., ISBN 2-271-06153-9, prix : 30 .

détails

 

Kessler-Mesguich, Sophie, La langue des sages : Matériaux pour une étude linguistique de l'hébreu de la Mishna, Paris, Louvain, Peeters, 2002, coll.: collection de la revue des études juives, 269 p., ISBN 90-429-1191-3.

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Auroux, Sylvain, ed.,History of Linguistics 1999 : Selected papers from the Eighth International Conference on the History of the Language Sciences, 14-19 september 1999, Fontenay-St. Cloudwith the assistance of Jocelyne Arpin, Elisabeth Lazcano, Jacqueline Léon, Amsterdam, Philadelphia, John Benjamins, 2003, Vol. 99, coll.: Studies in the History of the Language Sciences, xii+403 p., ISBN 90 272 45886, prix: 135.

Détails

 

Auroux, Sylvain, dir., Histoire des idées linguistiques, hégémonie du comparatisme, Liège, Mardaga, 2000, tome 3, coll. Philosophie et Langage, 594 p., ISBN 2-87009-725-5, prix 295 F

(le tome I : "La naissance des métalangages en Orient et en Occident" est paru en 1989, le tome II : "Le développement de la grammaire occidentale" est paru en 1992, chez le même éditeur)

distribution : SOFEDIS, 11 rue Soufflot, 75005 Paris, tel 01 53 10 25 25, fax : 01 53 10 25 56
Détails

 

Colombat, Bernard, dir.,assisté de Elisabeth Lazcano, «Corpus représentatif des grammaires et des traditions linguistiques, tome II », Histoire Epistémologie Langage, 2000, hors-série n°3, 652 p., ISBN 2-913296-01-7, prix 145 F.
distribution : PUF

Détails

 

Auroux, Sylvain, dir., Histoire des idées linguistiques, l'hégémonie du comparatisme, Liège, Mardaga, 2000, tome 3, coll. Philosophie et Langage, 594 p., ISBN 2-87009-725-5, prix 295 F
L'Histoire des idées linguistiques a pour but de retracer le développement des conceptions et connaissances
concernant le langage naturel, depuis leur origine jusqu'aux années trente de notre siècle. Selon un plan concerté - dans un langage clair et accessible aussi bien au philosophe, à l'historien et au linguiste qu'à un public cultivé - des spécialistes exposent, de première main, le contenu et l'évolution des savoirs linguistiques dans la plupart des grandes traditions culturelles. L'hégémonie du comparatisme, troisième et dernier volume de l'Histoiredes idées linguistiques, couvre une période qui va du premier tiers du dix-neuvième siècle au premier tiers du vingtième. Il est centré sur la constitution du métier de linguiste qui accompagne la création du système universitaire moderne à partir du renouveau de la Prusse. Cette institution a donné lieu à un développement théorique inédit reposant sur la manipulation d'un grand nombre de données que permettaient à la fois le mouvement de grammatisation entamé à la Renaissance et la participation d'un personnel nombreux, socialement bien organisé. Le programme des comparatistes et des historiens des langues, devenu hégémonique avec la génération des néogrammairiens, rencontrera la première crise des fondements qu'ont connue les sciences du langage. Il n'a pas empêché d'innombrables discussions (sur la langue universelle, l'origine des langues, la nature de la langue) et des approches alternatives (dialectologie, anthropologie linguistique, géographie linguistique, pragmatique, logique formelle, etc.) dont naîtra la problématique linguistique du vingtième siècle.

Sommaire :
 

AVANT-PROPOS 7
INTRODUCTION  9
Émergence et domination de la grammaire comparée (S. Auroux)
PREMIER CHAPITRE   Luttes sociales, dialectes, contraintes
section 1
La Révolution Française (B. Schlieben-Lange) 23
section 2
Modèles italiens de politique linguistique (F Lo Piparo, S. Vecchio) 35
section 3
Normes et dialectes (S. Branca) 45
section 4
La contrainte orthographique (A. Chervel) 55
DEUXIÈME CHAPITRE   Vers le métier de linguiste
section 1
Le savoir romantique (P. Schmitter) 63
section 2
La professionalisation de la recherche allemande (E. Hültenschinidt) 79
section 3
Les chercheurs britanniques (M.K.C. McMahon) 97
section 4
La recherche française (J.-Cl. Chevalier) 109
section 5
Les savants russes et leurs écoles (N. Bocadorova) 127
TROISIÈME CHAPITRE   Le paradigme historique et la grammaire comparée
section 1
La révolution morphologique (J. Rousseau) 139
section 2
Le développement du comparatisme indo-européen (S. Auroux, G. Bemard, J. Boulle) 155
section 3
Des coefficients sonantiques à la théorie des laryngales (M.-J. Reichler-Béguelin) 173
section 4
L'étude des langues romanes (W Oesterreicher) 183
QUATRIÈME CHAPITRE   Méthodes et domaines en linguistique
section 1
La lexicographie (A. Rey) 193
section 2
La sémantique (S. Auroux, S. Delesalle) 205
section 3
Les phénomènes pragmatiques (B. Nerlich) 219
section 4
La géographie linguistique (R. Engler) 239
section 5
La naissance de la créolistique (D. Baggioni) 253
CINQUIÈME CHAPITRE   Linguistique et Anthropologie
section 1
Le programme des idéologues (CI. Désirat) 263
section 2
Le rapport à l'anthropologie physique (N. Dias, B. Rupp-Eisenreich) 279
section 3
Le traitement des pathologies verbales et les hypothèses sur le langage humain (A. Pennissi) 295
section 4
Le courant humboldtien (J. Trabant) 311
section 5
La formation de l'école américaine (J. Andresen) 323
SIXIEME CHAPITRE   L'ordre des signes
section 1
La sémiotique (A. Eschbach) 331
section 2
L'algébrisation de la logique (G. Nuchelmans) 343
section 3
La nouvelle logique et la naissance de la philosophie analytique (D. Laurier) 359
section 4
Les langues universelles (S. Auroux) 377
section 5
La question de la glossolalie (J.-J. Courtine) 397
SEPTIÈME CHAPITRE   La linguistique générale
section 1
Les antinomies méthodologiques (S. Auroux) 409
section 2
La question d'une science générale (CI. Normand) 441
section 3
Les thèmes de la linguistique générale (CI. Normand) 449
section 4
La généralité des principes (CI. Normand) 463
section 5
Eurasistes et marristes (P. Sériot) 473
HUITIEME CHAPITRE   Les Institutions linguistiques internationales
section 1
l’Association Phonétique Internationale (E. Galazzi) 499
section 2
Les Congrès internationaux et la linguistique (J.-C. Chevalier) 517
CONCLUSIONS  Le langage et la science (S. Auroux) 529
Bibliographie 533
Index nominum 563
Index rerum 575
Index linguarum 583
Notices sur les auteurs 585
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Colombat, Bernard, dir.,assisté de Elisabeth Lazcano, « Corpus représentatif des grammaires et des traditions linguistiques, tome II », Histoire Epistémologie Langage, 2000, hors-série n°3, 652 p., ISBN 2-913296-01-7, prix 145 F.
Le Corpus représentatif des grammaires et des traditions linguistiques, dont le présent numéro constitue le second tome, a pour objet de présenter les ouvrages grammaticaux les plus importants dans le développement des traditions linguistiques occidentales, examinées depuis l'Antiquité jusqu'à la première moitié du 20e siècle, avec une ouverture sur les traditions non occidentales. A cette fin, il rassemble 540 notices consacrées à chaque ouvrage et réparties en deux tomes. La démarche adoptée, nouvelle dans l'historiographie de la linguistique, a consisté à centrer l'analyse, non pas sur l'auteur, mais sur l'ouvrage lui-même, examiné (selon un modèle prédéfini) pour sa valeur théorique, mais aussi dans sa matérialité, en tenant compte de son poids institutionnel, de sa diffusion et de son éventuelle évolution. 
Le tome I (1998), qui contenait 265 notices, rédigées par cinquante-six auteurs, prenait en compte une partie de la tradition occidentale. Y étaient examinées les premières grammaires des langues anciennes, latin et grec, cent grammaires françaises ou grammaires générales d'expression française (du 13e au 20e s.) et une sélection d'ouvrages relevant des langues européennes modernes suivantes : espagnole, italienne, portugaise et brésilienne, slavonne et russe.
Le tome II, qui réunit 275 notices, rédigées par soixante-douze chercheurs, prend en compte les grammaires allemandes et anglaises, la tradition arabe, les grammaires de l'hébreu et du yiddish, les ouvrages consacrés au sanskrit, au moyen-indien et au tamoul, ceux relevant des idées linguistiques en Chine ancienne, les représentants de la tradition japonaise et les ouvrages généraux (compilations, grammaire historico-comparative, linguistique générale, phonétique et phonologie).
Une bibliographie et une série d'index (auteurs, titres et types d'ouvrages, langues) accompagnent chacun des deux volumes.
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Auroux, Sylvain, ed.,History of Linguistics 1999 : Selected papers from the Eighth International Conference on the History of the Language Sciences, 14-19 september 1999, Fontenay-St. Cloud with the assistance of Jocelyne Arpin, Elisabeth Lazcano, Jacqueline Léon, Amsterdam, Philadelphia, John Benjamins, 2003, Vol. 99, coll.: Studies in the History of the Language Sciences, xii+403 p., ISBN 90 272 45886, prix : 135.


Table of contents

La structure des artes grammaticae latine: L’exemple du pronom
Muriel Lenoble, Pierre Swiggers et Alfons Wouters 1
A Priscian commentary attributed to Eriugena
Anneli Luhtala 19
Les figures dans le Doctrinale d’Alexandre de Villedieu et le Graecismus d’Évrard de Béthune-étude comparative
Anne Grondeux 31
Diglossie arabisante et fus?h?a vs ‘ammiyya arabes: Essai d’histoire parallèle
Pierre Larcher 47
Le traitement de la construction verbale dans la grammaire latine humaniste
Bernard Colombat 63
Specialized lexicography for learning Spanish in six-teenth-century Europe
Manuel Breva-Claramonte 83
Textbook-families for the learning of vernaculars between 1450 and 1700
Werner Hüllen 97
The doctrine of sentence distinctions in seventeenth-century grammatical theory
David Cram 109
Les langues amérindiennes du Canada: la naissance du savoir et des études
Hans-Josef Niederehe 129
The Georgian dictionary by Sulkhan-Saba Orbeliani (1658–1725)
Tinatin Bolkvadze 141
Primauté du prédicat et primauté du sujet: l’analyse de la proposition dans la «Philosophische und Allgemeine Sprachlehre» (1781) de Johann Werner Meiner
Friederike Spitzl-Dupic 153
La composante sémitique en langue yiddish: Histoire et théorie
Jean Baumgarten 169
L’état, l’église et la question de la langue parlée au Brésil
Bethania Mariani 185
La notion d’empirique dans l’histoire des sciences du langage: L’apport d’études sérielles
Gerda Hassler 197
Le rôle «relais» de la grammaire scolaire en Allemagne au XIXe siècle
Anne-Françoise Ehrhard-Macris 215
Tooke’s ‘abbreviation’ and Bréal’s ‘latent ideas’: A new perspective on grammaticalization
Craig Christy 237
Francisco Pimentel: ses travaux linguisitiques et ethnologiques, dans leur contexte historique
Beatriz Garza Cuarón 247
Les phonologies du Roumain, ou comment fabriquer des frontières? Essai d’épistémologie historique
Irina Vilkou-Poustovaïa 275
Johan Storm (1836–1920) and the study of French in Scandinavia
Andrew R. Linn 292
Une page d’histoire de la lexicographie en France et en Italie
Claudia Stancati 305
Lockean motifs in Potebnia
Serhii Vakulenko 321
La médecine au chevet du langage: Phonation, aphasie et délire (1850–1910)
Gabriel Bergounioux 335
La construction du métalangage dans le premier tiers du XXe siècle
Didier Samain 351
Interceptions et interférences: la notion de «code» entre cryptologie, télécommunications et les sciences du langage
Johannes Fehr 365
On the place of linguistic historiography within the language sciences, again
E.F.K. Koerner 375
Index of names 389
Index of terms 394


Biard, Joël & Irène Rosier-Catach, La tradition médiévale des catégories (XIIe-XVe siècles), Leuven, Peeters, 2003, ISBN 90-429-1335-5, prix : 85 .

Évoquées par Augustin, les "Catégories" d'Aristote, accompagnées de l'introduction de Porphyre, sont traduites et commentées par Boèce. Déjà exposée dans le monde arabo-musulman, cette oeuvre devait faire l'objet de nombreux commentaires dans le monde latin, sans interruption, du temps d'Abélard jusqu'à la fin du Moyen Age. De l'étude du langage à la théorie de l'être, ouvrant sur la philosophie naturelle et la théologie, les interrogations que suscitent les "Catégories" sont multiformes. Elles concernent le statut des catégories, leur nombre, les différents types de prédication, ou la nature particulière de certaines catégories comme la relation ou la quantité. Le premier chapitre du traité, avec sa distinction entre équivoques, univoques et paronymes, suscite des réflexions sur les variations sémantiques, les transferts de sens, et donne en même temps naissance à la théorie de l'analogie de l'étant, aux implications métaphysiques et théologiques majeures. Les vingt deux essais de ce recueil explorent, à travers l'étude d'auteurs connus ou moins connus, les multiples facettes de cette riche tradition médiévale de commentaires sur les "Catégories" d'Aristote.


Alvarez-Péreyre, Frank & Jean Baumgarten, Linguistique des langues juives et linguistique générale, Paris, CNRS éditions, 2003, coll.: sciences du langage, 448 p., ISBN 2-271-06153-9, prix : 30 .

Judéo-arabe, judéo-espagnol, judéo-italien, judéo-grec, yiddish sont quelques-unes des langues des communautés juives faisant l’objet de cet ouvrage, qui poursuit trois objectifs. Il rend compte de la genèse, de la structure et de l’évolution des langues concernées. Il clarifie les méthodes d’analyse. Il s’attache aux critères de définition, met en lumière les traits structurels communs, avant de conclure sur les problématiques linguistiques de ces langues (spécificité, plurilinguisme...). Premier ouvrage de référence en langue française sur le sujet.


Kessler-Mesguich, Sophie, La langue des sages : Matériaux pour une étude linguistique de l'hébreu de la Mishna, Paris, Louvain, Peeters, 2002, coll.: collection de la revue des études juives, 269 p., ISBN 90-429-1191-3.

Sommaire

Chapitre I : le corpus

1.1. Définition de l'hébreu mishnique

1.2. Les sources

1.3. A partir de quand peut-on parler d'hébreu mishnique ?

Chapitre II : le statut linguistique de l'hébreu mishnique

2.1. Les sources rabbiniques

2.2. L'hébreu mishnique chez les grammairiens médiévaux

2.3. L'époque de la Haskala

2.4. La grammaire mishnique, de Geiger à Segal

2.5. L'école de Jérusalem

Chapitre III : Manuscrits et traditions orales

3.1. Manuscrits de la Mishna

3.2. Les traditions orales

3.3. Les manuscrits (autres que mishniques) de la littérature tannaïtique

3.4. Les éditions

3.5. Conclusion

Chapitre IV : Langues en contact

4.1. Le plurilinguisme en Palestine

4.2. Quelques aspects de l'influence araméenne

4.3. Emprunts grecs et latins

4.4. Conclusion

Textes commentés

Bibliographie

Index des références, index nominum, index rerum, index des mots hébreux et araméens, index des mots grecs et latins.


Rosier-Catach, Irène, La parole efficace: Signes, pratiques sacrées, institutions, Paris, Seuil, 2004, coll.: Des travaux, 704 p., ISBN 2020628058, prix: 38 euros.

Pourquoi reconnaît-on une efficacité à une suite de paroles, comme Je te baptise ", ou " Ceci est mon corps "? Est-ce parce qu'on les dit ou, comme se le demandait Augustin, parce qu'on y croit? Quelle est la part, dans ce pouvoir des mots, de l'institution originelle, des conditions d'effectuation du rituel, de l'identité et des dispositions des protagonistes? La vérité du signe dépend-elle de la volonté du législateur ou de l'utilisateur, se maintient-elle en dehors de tout usage?
Comme le montre Irène Rosier-Catach dans cet ouvrage sans équivalent, les théologiens du Moyen Age ont longuement médité toutes ces questions, en s'appuyant sur les théories grammaticales et sémantiques de leurs contemporains. A partir de la définition du sacrement comme "signe qui fait ce qu'il signifie", ils ont forgé la notion de "signe efficace", qui, dans sa dimension linguistique d'"énoncé opératif", est au coeur d'une véritable réflexion sur les actes de langage. Leurs analyses des formules sacramentelles, cruciales pour penser toute situation d'interlocution, constituent une contribution aussi fondamentale qu'historiquement méconnue à la sémiotique et à la philosophie du langage.


Puech, Christian, Linguistique et partages disciplinaires à la charnière des XIXe et XXe siècles: Victor Henry (1850-1907), Marc Décimo, bibliographie de V. Henry, Louvain, Peeters, 2004, Vol. 55, coll.: Bibliothèque de l'Information Grammaticale, vi+416 p., ISBN 90-429-1420-3, prix: 60 euros.

Il y a aujourd'hui de nombreuses raisons de revenir à la situation des sciences du langage à la charnière des XIX et XX siècle: retour de la question de l'origine du langage, interrogations sur le statut cognitif de l'activité langagière, multiplication des travaux de comparaison et de typologie des langues, éclatement de la linguistique en «sciences du langage». Avec les Antinomies linguistiques, Victor Henry livre en 1896 une réflexion principielle sur la linguistique et ses rapports avec les autres sciences humaines en voie de constitution. Le présent ouvrage souhaite à la fois réunir des informations précises sur une figure oubliée de l'histoire des idées linguistiques modernes dans la plupart de ses champs d'activité, et reconstituer sans complaisance ni visée téléologique une partie du réseau d'influences, de problématiques, d'idées novatrices, d'inerties institutionnelles. que le succès du Cours de Saussure et celui du structuralisme a partiellement occulté. En quoi consiste la généralité de la linguistique générale de la fin du XIX siècle? Comment émerge le thème de «l'autonomie de la linguistique» à cette époque? Quels espoirs pouvait-on placer dans la psychologie du langage alors en pleine essor? Ces questions sont permanentes. Elles ne sont pas éternelles. Les réponses qu'on y apporte sont l'objet d'une histoire à laquelle ce volume entend contribuer.


Bally, Charles, La crise du français: notre langue maternelle à l'école, édition Jean-Paul Bronckart, Jean-Louis Chiss & Christian Puech, Genève, Droz, 2004, 120 p., ISBN 2-600-00949-3.

La Crise du français consigne les cinq conférences que Charles Bally, professeur de linguistique à l'Université de Genève, a données en 1930. L'ouvrage qui en ressort, court et incisif, encourage le débat sur la langue française et son enseignement. Il explore un des thèmes fondamentaux de la pensée du langage, celui de la "crise" d'une langue telle qu'elle est expérimentée ou imaginée dans la société, à travers la presse, chez les intellectuels et dans les représentations de l'homme ordinaire. Le grand linguiste saisit ce débat pour exposer sa conception de la langue maternelle et des mécanismes de son acquisition par l'enfant; il développe une critique des opinions dominantes relatives à l'apprentissage et à l'enseignement du français, en particulier de la grammaire. Les solutions novatrices qu'il a avancées en 1930 restent intéressantes à discuter et demeurent d'actualité pour la didactique des langues. L'avant-propos et la postface, par Jean-Louis Chiss et Christian Puech, rétablissent La Crise du français dans le cours de la réflexion linguistique, pédagogique et culturelle depuis la seconde moitié du XIXe siècle.


Cassin, Barbara, ed., Vocabulaire européen des philosophies: dictionnaire des intraduisibles, Paris, Le Seuil, Le Robert, 2004, 1532 p., ISBN 2020307308


L'un des problèmes les plus urgents que pose l'Europe est celui des langues. On peut choisir une langue dominante, dans laquelle se feront désormais les échanges, ou bien jouer le maintien de la pluralité, en rendant manifestes le sens et l'intérêt des différences. Ce Vocabulaire s'inscrit dans la seconde optique. Il a l'ambition de constituer une cartographie des différences philosophiques européennes, en capitalisant le savoir des traducteurs. Il explore le lien entre fait de langue et fait de pensée, et prend appui sur ces symptômes que sont les difficultés de passer d'une langue à l'autre - avec mind, entend-on la même chose qu'avec Geist ou qu'avec esprit? Pravda, est-ce justice ou vérité? Et que se passe-t-il quand on rend mimêsis par imitation? Chaque entrée part ainsi d'un fait d'intraductibilité, et procède à la comparaison des réseaux terminologiques, dont la distorsion fait l'histoire et la géographie des langues et des cultures. C'est un instrument de travail d'un type nouveau, indispensable à la communauté scientifique élargie qui cherche à se constituer, en même temps qu'un guide de l'Europe philosophique pour les étudiants, les enseignants, les chercheurs, les curieux de leur langue et de celles des autres.


Chevillard, Jean-Luc & Eva Wilden, eds., South-Indian Horizons: felicitation volume for François Gros on the occasion of his 70th birthday, Préface: R.E. Asher & avec la collaboration de A. Murugaiyan, Pondichéry, Institut français de Pondichéry, Ecole française d'Extrême Orient, 2004, Vol. 94, coll.: Publications du département d'indologie, 651 p., ISBN 2-85539-630-1


This volume, a tribute to François Gros and a celebration of the field of Tamil studies, demonstrates the international nature of this area and its wide range of topics. The contributors stem from sixteen different countries. They are literary historians and critics, philologists, linguists, cultural anthropologists, political and social historians, archaeologists, epigraphists, numismatists, art and architecture historians, some of them assuming two of these guises, and some having an interest in related languages: Irula, Kannada, Malayalam and Telugu. However there is much linkage and this "connexité dans la diversité" binds the different contributions together. François Gros has been the principal standard-bearer for Tamil studies in France. He has also devoted himself to the re-establishment of the École Française d'Extrême-Orient in countries of Southeast Asia. Among his other responsibilities has been the directorship for Tamil studies at the Institut Français in Pondichery.


Mazière, Francine, L'analyse du discours, Paris, Presses Universitaires de France, 2005, coll.: Que sais-je? 3735, ISBN 2-13-054920-9, prix: 8 euros.

L'analyse du discours, qui s'est développée dès les années 1960-1970, à partir des travaux du linguiste Z.S. Harris donne des renseignements sur la structure d'un texte ou sur le rôle de chaque élément dans cette structure. L'analyse du discours propose, au sein des sciences du langage, un programme de traitement de la question du sens. Aujourd'hui très sollicitée par les problématiques sociales, désireuse de travailler l'interdisciplinarité, elle se développe notamment à partir des apports philosophiques et linguistiques des années 1960: formalisme, énonciation, idéologie, formation discursive, sujet, dans une collaboration avec les historiens. Cet ouvrage retrace l'histoire de l'analyse du discours et de ses pratiques, de 1966 à nos jours.


Garcea, Alessandro, Cicerone in esilio:l'epistolario e le passioni, Hildesheim, Georg Olms, 2005, coll.: Spudasmata 103, 319 p., ISBN 3-487-12831-4, prix: 48 euros.

Quest'opera si propone di studiare la parte dell'epistolario ciceroniano dedicata all'esilio dell'oratore. Dopa una lettura commentata delle lettere del 58-57 volta a ricostruirne il contesto storico, viene esaminato lo stile di questi testi, in particolare l'adeguamento delle convenzioni epistolari al contesto eccezionale dell'esilio. Un'attenzione peculiare è quindi prestata all'iscrizione delle passioni nel testo: secondo un mecanismo di "autopoiesi' le strutture lessicali e testuali delle lettere dall'esilio ritornano tanto nelle opere retoriche e filosofiche più tarde, segnate da un approccio dichiaratemente teorico, quanto nelle orazioni post reditum, ove la medesima prospettiva delle lettere è estesa all'intera cittadinanza di Roma. Lo studio mette in risalto come Cicerone abbia adattato alla lotta politica contro i propri avversari numerosi temi presenti nei dibattiti filiosofici delle scuole ellenistiche: problemi come i rapporti tra dolore e azione morale o tra virtù e colpa vengono recuperati all'interno della topica della miseratio per mostrare come le passioni presuppongano un ordine di preferenze assiologiche, cui si sovrappone la stessa rappresentazione dell'identità sociale dell'individuo.

 


Langue française, La grammatisation du français: qui que quoi vs qui(s) quod entre 16e et 17e siècles, numéro dirigé par B. Colombat, 2003, 139

Bernard COLOMBAT Français qui que quoi vs latin qui(s) quod: un exemple de la grammatisation du français. Présentation, 3
Bernard COLOMBAT Le traitement de qui, qui(s), quod dans la tradition grammaticale latine quelques jalons pour l'étude du relatif, de Donat à Port-Royal, 10
Martine FURNO Qui et Que dans le Dictionnaire françois latin de Robert Estienne, 28
Roger BELLON Qui, Que, Quoy dans Le Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne de Jean Nicot et L'Acheminement de Jean Masset, 47
Douglas KIBBEE Le développement d'une pédagogie du français langue étrangère: les pronoms relatifs en qu- dans les grammaires à l'usage des anglophones, 59
Nathalie FOURNIER Qui, que, quoi dans les grammaires françaises du XVIle siècle: Maupas (1607), Oudin (1640), Chiflet (1659), Régnier Desmarais (1705), 73
Chantal WIONET Qui, que, quoi dans les dictionnaires français au tournant du XVIIIe siècle, 91
Mireille PIOT L'analyse des formes Qui, que, lequel, etc. et la récusation du « pronom relatif» dans l'oeuvre de Nicolas Beauzée, 105
Bibliographie générale, 118
Abstracts, 125


Chevalier, Jean-Claude, Histoire de la syntaxe: naissance de la notion de complément dans la grammaire française (1530-1750), Paris, Honoré Champion, 2006, coll.: Bibliothèque de grammaire et de linguistique 18, 784 p., ISBN 2745311689, prix: 125 euros.

Cette thèse était épuisée depuis longtemps. Elle avait été publiée en 1968 et annonçait les développements d'une discipline, aujourd'hui majeure et riche de milliers de travaux: l'histoire de la linguistique. Si elle est encore citée comme un ouvrage de référence, c'est d'abord parce qu'elle couvre un large espace de temps, de 1530 à 1750, c'est ensuite parce qu'elle repose sur l' inventaire d'un millier d'ouvrages, c'est enfin parce que fondée sur une érudition minutieuse, elle définit une méthode susceptible d'expliquer et de justifier comment les grammairiens sont passés d'un cadre morphologique à une hypothèse syntaxique, marquée dans le passage de la notion de régime à la notion de complément.


Grondeux, Anne & Irène Rosier-Catach, La "Sophistria" de Robertus Anglicus, Paris, Vrin, 2006, coll.: Sic et non, 412 p., ISBN 2-7116-1820-X.

L’enseignement universitaire du XIIIe siècle se fonde sur le commentaire et la « dispute ». La Sophistria de Robertus Anglicus (1260-70), dont est proposée ici l’édition critique accompagnée d’une étude historique et doctrinale détaillée, est un témoin exceptionnel de cette pratique de l’enseignement des arts par « mode de sophisme\rdblquote, surtout développé pour la logique et la grammaire. Il s’agit d’une collection d’une trentaine de sophismes, organisée de façon systématique, et préservée dans huit manuscrits. On y voit ainsi, en partant du sophisme, énoncé problématique, le maître avancer des arguments, avec ou contre ses bacheliers, à propos de toutes les difficultés qu’il contient, les arguments et solutions fournissant au bout du compte un exposé général de la syntaxe latine. La Sophistria s’insère dans une tradition de la grammaire spéculative, qui, contrairement aux grands traités postérieurs sur les Modes de signifier, met l’accent sur la sémanticité plus que sur la grammaticalité: un énoncé incorrect peut être admis si l’on comprend la raison (ratio) qui rend compte de sa déviation. Cette approche, comme l’application très caractéristique de la Physique d’Aristote à la grammaire, permet de rapprocher la Sophistria de l’enseignement parisien des maîtres anglais de la génération précédente, Robert Kilwardby et Roger Bacon, l’appartenance au milieu parisien se confirmant par sa proximité avec le Tractatus de Gosvin de Marbais.