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CONSCILA - Confrontations en Sciences du Langage
45 rue d’Ulm
75005 Paris

Journée CONSCILA de réflexion et débat
Les sciences du langage : Etat des lieux et perspectives


Vendredi 13 octobre 2006
de 9 h à 18 h
ENS
Amphi Jules Ferry, 29 rue d’Ulm, 75005

Argumentaire
Traditionnellement ancrée dans la pensée saussurienne, la linguistique française a connu des bouleversements importants depuis une cinquantaine d’années.
Sur le plan des domaines travaillés, d’abord : alors que la théorie de l’énonciation portée par Benveniste ne quittait pas la perspective saussurienne d’une linguistique s’exerçant à l’intérieur du système de signes que constitue la langue, les approches pragmatiques et communicationnelles ont mis en avant la situation interlocutive et ses modalités extra-langagières allant parfois jusqu’à instrumentaliser la langue en oubliant la matérialité formelle énonciative constitutive de tout acte langagier. Sur le plan des instruments de travail, ensuite : les avancées technologiques liées à l’informatique ont permis l’émergence de programmes ambitieux dans le domaine du Traitement Automatique des Langues. Ces recherches sont aujourd’hui dominantes dans le champ du langage et sont certes nécessaires mais on sait que les progrès dans ce domaine présupposent une recherche fondamentale en sciences du langage forte et vont nécessairement de pair avec une réflexion théorique exigeante. Sur le plan du positionnement disciplinaire : l’émergence des sciences cognitives dans les années 1980 a donné naissance à des interactions fortes avec l’intelligence artificielle, la psychologie cognitive et les neurosciences. Pour que la linguistique puisse jouer pleinement son rôle dans ce concert interdisciplinaire, il importe de préserver un noyau disciplinaire des sciences du langage fort et diversifié. Ces bouleversements sont à la fois l’effet et l’origine de nouvelles orientations théoriques. Ils se sont traduits sur le plan institutionnel par une recomposition du paysage de la recherche en linguistique, qui s’articule désormais le plus souvent aux autres volets de la cognition. Cette évolution épistémologique s’accompagne d’une modification terminologique importante, l’occultation progressive de la linguistique derrière les sciences du langage. A quoi correspond ce changement terminologique ? S’agit-il de s’intéresser moins à la langue (système de signes) qu’à la "communication" ? Quelle place est alors donnée aux réalités extra-langagières que la linguistique au sens strict considère comme hors de son domaine ? Quelle place est laissée à l’étude du système de la et des langues. Sur le plan du positionnement international, enfin : comment assurer la place de la recherche linguistique française au niveau international ? Cette question implique à la fois la confrontation avec d'autres options théoriques mais elle implique surtout et le problème de la publication et de la diffusion des résultats de la recherche dans des supports reconnus au niveau international.
Pour cette journée, ConSciLa sollicite des personnalités qui ont participé à ces changements et ont été témoins de ce passage de la linguistique aux sciences du langage pour venir débattre des enjeux et des conséquences de cette mutation.

Programme de la journée
Matinée : Quels enjeux scientifiques aujourd’hui devant quelles réalités ?
9h à 11H : Les grandes institutions
Etat des lieux quant aux orientations scientifiques, aux critères d’évaluation, au recrutement, aux thèses de doctorats soutenues, etc… par des représentants du CNU, du CNRS et de l’ENS.
- CNRS : Jean-Louis Lebrave (ancien Directeur Scientifique Adjoint, ancien Président de la section 34) Jeannine Richard-Zappella (Présidente en exercice de la section 34 « Langues, langage, discours »)
- CNU : Alain Lemaréchal (Président en exercice de la section 7 du CNU « Sciences du langage : linguistique et phonétique générale ») Franck Neveu (Membre en exercice du CNU) Michel Arrivé (ancien Président du CNU)
- ENS :Sylvain Auroux (Directeur sortant de l’ENS Lyon)
11h 15 à 13h 15 : Table ronde
Responsables de recherche représentant les diverses disciplines impliquées en Sciences du langage
Sylvie Archaimbault : Pourquoi on ne peut envisager la linguistique sans histoire des sciences du langage
Michel Arrivé : Linguistique et psychanalyse
Catherine Fuchs : Les théories linguistiques contemporaines
Françoise Gadet : Sociolinguistique
Zlatka Guentcheva : Linguistique formelle et Linguistique de terrain
Christian Puech : Histoire des théories linguistiques à l’Université
Bernard Victorri : Linguistique et informatique
Sylvie Plane : Didactique

GDR « Production verbale écrite »
Après-midi : Supports de la discipline et organismes de diffusion, les revues et associations.

Si les formes de recrutement et d’évaluation, ainsi que le nombre de postes dont peuvent faire état les membres de commissions ad hoc, doivent être observées et analysées, il n’en reste pas moins vrai que les revues qui portent le savoir linguistique, le développent et le diffusent, comme les associations qui maintiennent un regard critique sur les professions concernées ont un avis précieux à donner sur la linguistique qui "se fait" aujourd’hui.

15h à 17h : les revues
Langages : Danielle Leeman
Langue française : Danielle Leeman
Marges linguistiques : Michel Santacroce, Daniel Véronique
Faits de langue : Mary-Annick Morel
Histoire Epistémologie Langage : Jean-Luc Chevillard
Langage et Société : Josiane Boutet et Sonia Branca
Cahiers de praxématique :Jacques Brès
Bulletin de la société linguistique de Paris : Alain Lemaréchal,
Charles de Lamberterie
Langage inconscient : Michel Arrivé
Linx : Marianne Desmets
Recherches linguistiques de Vincennes : Anne Zribi-Hertz, Joaquim
Brandão de Carvalho

17h15 à 18h : Associations
Société de Linguistique de Paris : Alain Lemaréchal
Association des Sciences du langage (ASL) : Jean-François Sablayrolles
CONSCILA (confrontations en Sciences du Langage) : Irène Fenoglio et
Françoise Gadet